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FlashPress - Infocatho
du 27 au 29 octobre 2008 (semaine 44)
 

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2008-10-29 -
LA MISÉRICORDE ET LA VÉRITÉ

Rappelant que le 28 octobre était le jour du 50ème anniversaire de l'élection de Jean XXIII (1958-1963) , Benoît XVI a affirmé que le concile "a jailli du coeur" de son prédécesseur qui voulait "rendre accessible à l'homme d'aujourd'hui le salut divin".

Ce même 28 octobre fut célébrée une messe dans la basilique Saint Pierre, messe présidée par le cardinal Bertone au terme de laquelle le Pape prononça une allocution devant les fidèles après s'être recueilli près de la tombe de Jean XXIII.

Dans un éditorial de son directeur Giovanni Maria Vian, l'Osservatore romano rappelle que Jean XXIII, allait en réalité rapidement convoquer un concile oecuménique, Vatican II, « le principal événement religieux du XXème siècle » .

Le 28 octobre 1958, il y a un demi siècle, l'élection du Patriarche de Venise, le cardinal Angelo Giuseppe Roncalli, fut en effet interprétée comme celle d'un Pape "de transition". L'expression était devenue courante pour définir la candidature du prélat dans les milieux diplomatiques, et c'est de là qu'elle passa à l'opinion publique en raison de l'âge de l'élu et avec une allusion au passage prévisible à une nouvelle situation après un pontificat long et important comme celui de Pie XII.

Mais il ne fut pas seulement un Pape de transition. Il fut le Pape de la transition, l'initiateur d'une des plus grandes transitions qu'a connues l'Église et dont elle vit encore.

Originaire de la campagne de Bergame, le nouveau Pape était d'une famille modeste. Représentant pontifical en Bulgarie et ensuite à Istanbul, il dut affronter les bouleversements qui suivirent la Grande Guerre en étant au contact et en se confrontant avec des milieux difficiles, tels que les milieux orthodoxes puis la nouvelle Turquie, où il fut saisi par la tragédie de la guerre et ses horreurs. Transféré dans une nonciature prestigieuse comme celle de Paris, il s'y installa en 1945. Huit ans plus tard, avec sa nomination au siège de Venise, il fut créé cardinal lors du consistoire de 1953, ce qui semblait le couronnement d'un parcours ecclésiastique déjà important.

L'élection pontificale vint ensuite et la "transition" préconisée selon les schémas habituels et myopes fut en revanche vraiment réelle, car Jean XXIII pensa immédiatement à convoquer un concile oecuménique, déjà annoncé au début de 1959 et qui s'ouvrit après presque quatre ans de préparation: ce fut Vatican II, qui deviendra le principal événement religieux du XXe siècle.

Souverain Pontife, il avait déclaré vouloir être le "pasteur de tout le troupeau", était devenu en raison de ses actes et de ses paroles extraordinairement populaires "le bon Pape Jean".

Il ne se laissait pas submerger par les difficultés. Il les abordait avec le sens des enjeux spirituels, fidèle à l'Esprit-Saint, et toujours avec humour et optimisme. Un style personnel qu'il conservera une fois élu Pape quand il décida de prendre des décisions courageuses et clairvoyantes.

Son premier geste créa une surptise quand, deux mois après son élection, le 26 Décembre de 1958, il se rendit à la prison Regina Coeli. Pour lui c'était presque la réalisation de la parabole évangélique du Père miséricordieux qui va à la rencontre de son fils prodigue: "J'ai mis mes yeux dans vos yeux, je mets mon coeur près de votre cœur."

Un mois plus tard, le 25 Janvier 1959, il annonce Vatican II dans l'intention de rendre l'Église capable de proclamer l'Evangile à
tous les hommes de notre temps. C'est l'ouverture d'une nouvelle phase du dialogue avec le monde entier.

Il sera l'artisan infatigable de l'unité des chrétiens et de l'harmonie des peuples. La cause de la paix? il la traduira dans son encyclique célèbre Pacem in Terris, publié en 1963. Pour la première fois un Pape ne s'adresse pas seulement aux fidèles, mais à tous les les hommes de bonne volonté, en leur demandant d'être bâtisseurs de la paix. Une paix qui doit être fondée sur quatre piliers: la vérité, la justice, l'amour et la liberté.

Dans son "Journal de l'âme", son journal intime, il écrit : "Je ne dois pas être un maître de la politique, de la stratégie, des sciences humaines. Ceux qui les enseignent ne manquent pas. Je suis un maître de la miséricorde et la vérité. "

(extraits de l'Osservatore romano)

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