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du 27 au 29 octobre 2008 (semaine 44)
 

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2008-10-29 -
LE LANGAGE DE "DOMINUS JESUS" ÉTAIT INADÉQUAT.

Le président du conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens a critiqué une déclaration de l'Eglise catholique romaine publiée en 2000 qui affirmait que les dénominations protestantes n'étaient pas des Eglises "au sens propre".

"Je désapprouve, déclare le cardinal Kasper, dans une interview accordée à l'agence de presse polonaise catholique KAI, citée
par ENI, non pas le contenu du document, mais seulement son langage. Selon moi, il était inadéquat", a déclaré le cardinal.

La déclaration "Dominus Iesus" a été publiée au Vatican par la Congrégation pour la doctrine de la foi en août 2000, et signée par le cardinal Joseph Ratzinger - aujourd'hui le pape Benoît XVI - et l'archevêque Tarcisio Bertone, actuel secrétaire d'Etat du Vatican.

Selon ce document, les non-chrétiens sont "dans une situation de grave indigence", parce qu'ils ne disposent pas de "la plénitude des moyens de salut". Il affirme par ailleurs que les communautés chrétiennes noncatholiques ont également des "déficiences".

"Il est nécessaire de s'exprimer de telle façon qu'on sera bien compris d'autrui", a déclaré le cardinal Kasper dans l'interview publiée le 24 octobre. "Mais le langage employé dans la déclaration était trop dur - pour de nombreux catholiques aussi, les mêmes propos auraient pu être exprimés d'une manière plus accessible. C'est ce qui me pose problème".

A la lumière du document, certains théologiens protestants et orthodoxes se sont interrogés sur l'engagement de l'Eglise catholique dans l'oecuménisme. Le document a été "mal compris" par les autres chrétiens, selon le cardinal Kasper.

Toutefois, les idées présentées dans "Dominus Iesus" ont été réaffirmées dans un document du Vatican de juin 2007. Selon celui-ci, les dénominations protestantes, bien qu'elles contiennent des "éléments de sanctification et de vérité", ne pouvaient pas "être appelées 'Eglises' au sens propre", parce qu'elles "n’ont pas la succession apostolique dans le sacrement de l’ordre."

Dans son interview avec KAI, le cardinal Kasper a affirmé qu'il avait "observé des améliorations" dans le dialogue des catholiques avec les Eglises orthodoxes. Néanmoins, un consensus sur le rôle du Pape - l'une des principales pierres d'achoppement entre les deux traditions chrétiennes - est "pour l'heure impossible", selon lui.

"Avec les 'communautés ecclésiales' protestantes, pour employer la formulation théologique précise, la situation est bien plus difficile, notamment en raison de leur émiettement interne"... "Il est parfois même difficile de définir l'identité du partenaire de dialogue", déclare le cardinal Kasper.

"Il existe des groupes et des mouvements au sein de ces communautés qui s'éloignent de leur politique officielle et se sentent plus proches des catholiques. Ainsi devons-nous accepter ces réalités et mener un dialogue à plusieurs niveaux. Nous voulons
faire des progrès dans ce domaine, mais dans la vérité, et en maintenant le réalisme". (source : ENI et Apic)

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