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FlashPress - Infocatho
du 2 au 5 novembre 2008 (semaine 45)
 

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2008-11-05 - Soudan
LE GÉNOCIDE SE POURSUIT, LE MONDE SE TAIT

Dans le quasi-silence des médias, un génocide se perpétue dans le sud du Soudan contre une population civile sans défense, dénonce, le 1 novembre, aux micros de Radio-Vatican, l'évêque de Tombura-Yambio Mgr. Edward Kussala.

"Dans cette région la guérilla ougandaise continue de faire rage de la guérilla ougandaise. L'Armée de libération du Seigneur, (LRA) dirigée par le tristement célèbre Joseph Kony, qui est responsable de crimes atroces depuis lus de 20 ans. La guérilla,en mars dernier avait conclu un accord de paix avec le gouvernement ouganda, mais jusqu'à présent, elle en a reporté la signature définitive du contrat."

"Les rebelles se sont installés dans le sud du Soudan où ils terrorisent la population civile, en particulier dans la ville de Yambio, où des centaines de garçons et de filles ont été enlevés comme de véritables de l'esclave. C'est une situation dramatique."

"Les Nations Unies ont convenu avec le gouvernement du sud du Soudan d'accueillir tous ces gens à l'intérieur de notre pays. Mais ce n'est pas la paix. Nous avons entendu parler qu'il y aurait des accords de paix, mais nous n'en voyons pas les signes concrets."

" Kony, le chef du Mouvement des rebelles, vit là et les Nations Unies le protége. Il se trouve sur le territoire de l'une de mes paroisses. Les rebelles enlèvent parfois des personnes et leur nombre devrait poser des questions au gouvernement et à la communauté internationale de sorte que je me demande quels sont-ils et comment il est possible que ces gens peuvent être laissés libres de cette façon et que nous ne pouvons rien faire pour l'arrêter. Et pourquoi les Nations Unies devraient leur donner de la nourriture."

" 500 enfants ont été enlevés dans notre diocèse. Où sont ces enfants et jusqu'à quand leur retour. On se demande sur qui il faut faire pression pour obtenir leur retour. Les parents m'ont crié leur angoisse quand je suis allé dans certaines paroisses. Ils m'ont dit : Mgr, mes enfants ont été enlevés, mais que puis-je faire pour les faire revenir ?"

" On parle de pourparlers de paix. Mais cela permet à Kony de renforcer ses armements. La communauté internationale doit se réveiller, et pas seulement au dernier momentcomme c'st toujours le cas. Il se passe quelque chose de grave et nous nous posons de sérieuses questions sur l'attitude du gouvernement soudanais. Le gouvernement ougandais a-t-il oublié cette guerre parce que le chef de la guérilla n'est plus en Ouganda, lui qui est à l'origine de ces problèmes, mais je me demande aussi si mon gouvernement, le Soudan, est réellement préoccupé par cette situation."

" De nombreuses personnes déplacées ont quitté les zones rurales pour les villes qui sont aujourd'hui surpeuplées, car ces gens ne peuvent vivre dans leurs villages et ont peur d'aller dans la forêt et d'être capturés."

" Notre cri ? qui fera revenir les enfants enlevés par la guérilla? Qui fera revenir les femmes et les autres personnes qui ont été enlevées ? Qui fera revenir la paix ? Ce sont des questions auxquelles nous ne savons pas comment réagir. Le tragique? c'est que le chef de la guérilla qui s'est déclaré être prêt pour un accord de paix, recommence à nouveau d' infliger de graves souffrances à la population locale. Et personne ne réagit, personne ne fait quelque chose pour arrêter cela." (source : Radio- Vatican)

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