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FlashPress - Infocatho
du 6 au 9 novembre 2008 (semaine 45)
 

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2008-11-09 - RDCongo
UNE ESCALADE OU UNE SOLUTION A LA CRISE

Le 8 novembre
s’est ouvert à Nairobi, capitale du Kenya, le sommet des pays des Grands lacs pour discuter de la guerre au nord Kivu, guerre qui devient un véritable génocide.

Le sommet, présidé par le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et organisé par l’Union Africaine, a aussi reçu la participation du président du Congo, Joseph Kabila, celui du Rwanda, Paul Kagame, ainsi que ceux du Burundi, du Kenya, d’Afrique du Sud, de Tanzanie et d’Ouganda. Le commissaire européen pour le développement, Louis Michel, participe aussi aux travaux.

Avant le début des travaux, Kudura Kasongo, le porte-parole du président du Congo, a accusé les rebelles d’avoir commis des atrocités contre la population civile. Des accusations que les associations humanitaires adressent non seulement aux rebelles, mais aussi aux troupes de l’armée congolaise. Le porte-parole du gouvernement congolais s’est lamenté parce que “la population est massacrée et les Casques Bleus ne font rien”.

Le Secrétaire Général de l’ONU a proposé d’augmenter la force de paix des Nations Unies au Congo (MONUC) avec l’envoi de 3.000 hommes. La MONUC a actuellement 17.000 militaires au Congo, dont 8.000 dans le nord Kivu, qui semblent pourtant impuissants face à l’offensive de Nkunda.

Entre temps, les combats ont repris entre les troupes rebelles de Nkunda et celles de l’armée congolaise dans les environs de Kibati, environ 7 km au nord de Goma, chef lieu du Nord Kivu, autour d’un camp où se sont regroupes des milliers de personnes. Des centaines de civils effrayés fuient le camp pour rejoindre Goma. Les affrontements ont contraint l’Agence de l’ONU pour l’enfance (UNICEF) à interrompre la distribution de vivres.

Selon des rapports non confirmés, il y aurait des militaires angolais dans les troupes congolaises, une nouvelle qui pourrait marquer une escalade du conflit. Durant la guerre de 1998-2003 l’Angola avait envoyé un contingent militaire en appui au gouvernement de Kinshasa.

Interviennent également certains groupes armés, sous la dénomination de Maï-Maï, sont alliés au gouvernement de Kinshasa. Ces groupes cherchent, en ce moment, à combattre les forces de Nkunda, alors que l’armée régulière est inefficace et corrompue.

Ils ont perpétrés des massacres à Kiwanja qui ont été dénoncés par un communiqué de l’association humanitaire Human Rights Watch (HRW), selon laquelle 20 civils, dont un journaliste congolais, ont été “délibérément tués” lors d’un combat contre les rebelles de Nkunda et cette milice pro-gouvernementale. HRW a stigmatisé le comportement des Casques Bleus des Nations Unies au Congo (MONUC) qui, selon l’organisme humanitaire, “ne sont pas en mesure de défendre les civils qui sont attaqués délibérément”.

D’autres confirmations dramatiques de la terrible situation humanitaire dans le nord Kivu sont parvenues aux équipes de la Caritas de Goma. “Une équipe de la Caritas de Goma signale 39 viols en un seul jour, dont 10 ont eu lieu dans le camp de Mugumga. Beaucoup de victimes préfèrent souffrir en silence par peur d’être repoussées par leurs maris, plutôt que de parler et de chercher à être soignées”.

La Caritas a commencé la distribution de rations alimentaires au Congo oriental à 64.000 personnes qui ont fui leurs maisons suite aux récents épisodes de violence. “La situation est terrible”, affirme Alexander Bühler, de la Caritas Allemagne. “On ne peut pas exactement dire combien de personnes au total ont quitté leur maison à cause de la violence, mais ils sont clairement plus de 1 million”. (source : Agence Fides et Allafrica)

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