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du 6 au 9 novembre 2008 (semaine 45)
 

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2008-11-09 - Vietnam
5 ANNÉES D'ÉPISCOPAT ME RENDENT OPTIMISTE

De passage à Paris, venant de Rome où il a participé au synode des évêques , Mgr Joseph Nguyên Chi Linh a répondu à un journaliste :" Quand je réfléchis à ces cinq années de service, en tant qu’évêque, je suis résolument optimiste."

Il a été élu l’année dernière vice-président de la Conférence épiscopale. L'évêque de Thanh Hoa n'a pas hésité à parler de l’actuel conflit de la communauté catholique et des autorités civiles à propos des terrains d’Eglise.

" Quand je réfléchis à ces cinq années de service, en tant qu’évêque, dans le diocèse de Thanh Hoa, je suis résolument optimiste. Lorsque que j’ai commencé mon travail, j’ai éprouvé une certaine inquiétude. Je n’étais encore familier avec personne dans le diocèse, bien que j’y sois né. Ma famille avait émigré au sud en 1954. Après une longue période vécue sous le régime socialiste, de nombreux problèmes se posaient au Nord-Vietnam et, tout particulièrement, dans la province de Thanh Hoa, sur le plan politique, social et religieux."

" J’avais entendu de nombreux avis sur la situation à Thanh Hoa, généralement plus négatifs et pessimistes que positifs et optimistes. On m’avait dit, par exemple, que les habitants de Thanh Hoa étaient très pauvres et que les catholiques étaient non seulement pauvres mais aussi plus illettrés que les non-chrétiens."

" Tout cela, au début, m’avait quelque peu, fait perdre confiance en moi-même. Cependant, après un certain temps, je me suis aperçu que mon inquiétude initiale avait disparu. Je me suis réjoui de constater que j’aimais mon diocèse chaque jour davantage et que ses aspects positifs étaient, en fait, beaucoup plus importants que ses côtés négatifs. J’ai ensuite continué à penser ainsi. "

... "Mon diocèse appartient à une région relativement pauvre par rapport à la partie nord du pays et au pays tout entier. On n’y trouve aucune ressource naturelle et les habitants y vivent d’une unique activité, la culture du riz. Les revenus sont très peu élevés. Aujourd’hui, nous devons faire face à l’exode des jeunes, qui quittent leur pays vers les grandes villes du sud pour y trouver un emploi et gagner leur vie. On ne peut donner de chiffres précis, mais nous estimons que, chaque année, entre 5 à 10.000 les jeunes gens de la province de Thanh Hoa qui partent ainsi."

..." Au point de vue spirituel, j’ai constaté que nos chrétiens, quelle que soit leur situation, comme des affamés, placent toute leur confiance dans la religion, dans le Seigneur. Ils perpétuent des traditions qui leur viennent du passé, et ont traversé les innombrables épreuves et aléas de l’Histoire. On peut citer celle qui consiste à étudier les prières dans la maison des notables de la paroisse, une tradition qui donne l’occasion aux illettrés d’être initiés à la doctrine chrétienne."

" Ces chrétiens ont aussi soigneusement conservé la tradition de participer à la messe dominicale et aux messes quotidiennes. Les chrétiens du Nord aiment tout particulièrement les grands rassemblements festifs. Chaque fois qu’une grande fête est célébrée dans le diocèse, elle attire des milliers, des dizaines de milliers de personnes, selon son importance. J’ai remarqué aussi que les non-chrétiens de la région font preuve d’une sympathie particulière pour les chrétiens, en particulier lors des cérémonies de funérailles, ou encore de mariage."

" A Noël, presque tous les non-chrétiens, par sympathie ou attirance personnelle, vont remplir les églises. Dans la ville de Thanh Hoa, il y a seulement 1700 catholiques, mais, dans la nuit de Noël, le nombre de participants s’élève à 30 ou 40 000. La très grande majorité d’entre eux sont donc des non-chrétiens. Nous sommes ravis de partager avec eux la joyeuse nouvelle de Noël, celle de Jésus Christ venu pour eux en ce monde."

..." Il est difficile de parler de l’Eglise du Vietnam, sans parler de ses rapports avec l’Etat. Pour le diocèse de Thanh Hoa, comment peut-on aujourd’hui qualifier ces rapports dans le domaine religieux mais aussi sur la scène sociale ?

" Dans tous nos rapports avec les autorités locales de Thanh Hoa, naturellement, nous devons nous plier aux dispositions de la politique nationale du pays. Mais sur le plan des rapports humains, nous tâchons de devenir des participants actifs, même si nous gardons fermement nos positions personnelles en matière de politique et de religion. Nous ne sommes, bien entendu, pas entièrement satisfaits. Cependant, nous avons l’impression que les deux parties (le pouvoir local et nous-mêmes) entretiennent entre elles des relations assez détendues et conviviales, à l’exception de certaines frictions inévitables dues à la politique générale."

..." Par ailleurs, en raison de l’essor de la foi, les catholiques et leurs prêtres deviennent, chaque jour, plus nombreux, ce dont nous nous réjouissons grandement. Ce développement de la population catholique exige un développement parallèle des établissements capables de les accueillir. Il y a 20 ou 30 ans, le nombre de prêtres était de quelques centaines. Il est aujourd’hui de 2 500. Dans les diocèses, le nombre de fidèles a augmenté dans d’égales proportions. Le diocèse de Xuan Lôc ne va pas tarder à atteindre le million de catholiques." (informations complémentaires sur ce long entretien : Eglises d'Asie-EDA)

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