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FlashPress - Infocatho
du 6 au 9 novembre 2008 (semaine 45)
 

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2008-11-09 -
L'ÉGLISE ET L'ÉTAT EN SUISSE

Diverses questions ouvertes sur les relations Eglise-Etat en Suisse ont été au coeur d’un colloque tenu à Lugano les 3 et 4 novembre à l’invitation de la Conférence des évêques suisses (CES), d’entente avec le Saint Siège.

Ces journées, qui ont rassemblé une septantaine d’experts, dont un observateur de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, ont été organisées en collaboration avec l’Institut international de droit canon et de droit comparé des religions de la Faculté de théologie de Lugano (DiReCom).

Le colloque, présidé conjointement par Mgr Kurt Koch, président de la Conférence des évêques suisses et par Mgr Francesco Coccopalmerio, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, et modéré par le professeur Libero Gerosa, directeur du DiReCom, s’est développé dans plus de deux douzaines d’exposés sur les divers domaines de conflits : depuis le choix du curé dans les paroisses et les conflits de droit du travail jusqu’au manque de pouvoir d’intervention et de décision des évêques en tant que pasteurs de leur diocèse, en passant par les divers modèles de collaboration entre l’Eglise et l’Etat.

Les difficultés de financement des tâches diocésaines et interdiocésaines ont été explicitement soulignées. Alors que le système d’impôts ecclésiastiques existant en Suisse permet de financer, le plus souvent de manière très satisfaisante, les paroisses et les collectivités cantonales, de gros problèmes se posent pour un financement suffisant des tâches diocésaines et interdiocésaines au plan régional ou suisse.

Il en est de même au niveau de la péréquation financière entre les cantons dont les capacités financières en matière ecclésiale sont différentes. Les experts venus d’Italie ont souligné les avantages du système de « l’impôt de mandat » introduit en Italie, en Espagne ou en Hongrie.

Les structures fédérales de la Suisse et la souveraineté des cantons en matière religieuse font que les relations Eglises-Etat sont réglées de manière différente et autonome dans chaque canton. Le modèle suisse de la démocratie directe organisée de bas en haut, avec sa forte insistance sur l’autonomie communale, contraste avec la structure de l’Eglise catholique dirigée de manière hiérarchique par les évêques.

Les corporations ecclésiastiques catholiques ont pour rôle de bâtir un pont entre les institutions étatiques suisses et l’Eglise catholique. Les corporations catholiques de droit public cantonal ne sont pas elles-mêmes l’Eglise, mais elles sont ordonnées par l’Etat pour rassembler les catholiques d’un territoire et assurer les conditions matérielles et financières nécessaires à l’action de l’Eglise.

Les évêques suisses, les représentants du Saint Siège, et les délégués de corporations ecclésiastiques cantonales se sont joints aux experts de droit invités pour demander de changer les appellations usuelles dans divers cantons «d’Eglise nationale» ou «d’Eglise cantonale» car elles entretiennent la confusion sur la nature de ces corporations de droits public. De même, il ne faudrait pas utiliser le mot de «synode» pour désigner les parlements des corporations ecclésiastiques. (source : CES)

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