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du 15 au 17 novembre 2008 (semaine 47)
 

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2008-11-17- RD Congo
UN CRI DE PROTESTATION ET DE DÉTRESSE

Les évêques du Comité Permanent de la Conférence épiscopale congolaise (CENCO) lancent “un cri de détresse et de protestation”, se déclarant “affligés et bouleversés par la tragédie humaine dans l’Est et dans le Nord-Est de la RD Congo”.

“Dans l’est du Congo, un génocide silencieux se dessine sous les yeux de tous... Les massacres gratuits et à grande échelle des populations civiles, l’extermination ciblée des jeunes, les viols systématiques perpétrés comme arme de guerre : de nouveau une cruauté d’une exceptionnelle virulence est en train de se déchaîner contre les populations locales qui n’ont jamais exigé autre chose qu’une vie paisible et décente sur leurs terres. Qui aurait intérêt à un tel drame ?".

Les évêques critiquent tant les Casques Bleus de l’ONU (“Le plus regrettable, c’est que ces événements malheureux ont lieu sous l’œil impassible de ceux qui ont reçu le mandat de maintenir la paix et de protéger la population civile”) que le gouvernement central (“Nos propres gouvernants se montrent impuissants devant l’ampleur de la situation, donnant l’impression de ne pas être à la hauteur des défis de la paix, de la défense de la population congolaise et de l’intégrité du territoire national”)

Ils soulignent encore une fois le fait que “les ressources naturelles de la RD Congo alimentent la convoitise de certaines puissances. En effet, tous les conflits se déroulent dans les couloirs économiques et autour des puits miniers”.

Dans leur Message, ils rappellent par ailleurs “l'existence d’un plan de balkanisation que nous ne cessons de dénoncer et qui est exécuté par des personnes relais. On a l’impression d’une grande complicité qui ne dit pas son nom. Nous demandons au peuple congolais de ne jamais céder à toute velléité de balkanisation de son territoire national. Nous lui recommandons de ne jamais souscrire à une remise en question de ses frontières internationalement établies et reconnues depuis la conférence de Berlin et les accords ultérieurs”.

La Conférence de Berlin (1885) mena au partage de l’Afrique entre les puissances européennes de l’époque et au dessin des frontières entre les colonies, dont les tracés ont été reconnus comme des lignes de frontière intangibles des nouveaux Etats indépendants de l’ancienne Organisation pour l’Unité Africaine, devenue ensuite l’actuelle Union Africaine, en 1963.

Pour arrêter le conflit, les Evêques font appel à la communauté nationale et internationale pour augmenter l’aide humanitaire aux populations des camps de réfugiés ; invitent la population congolaise “à un sursaut national pour vivre en frères et sœurs, dans la solidarité et la cohésion nationale” ; demandent aux gouvernants congolais d’“exercer leurs fonctions régaliennes afin de protéger le peuple et de garantir la sécurité aux frontières” et font appel à la communauté internationale afin qu’elle “s’implique sincèrement pour faire respecter le droit international”. (source : Agence Fides)

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