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du 15 au 17 novembre 2008 (semaine 47)
 

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2008-11-17- Nigeria
LES VICTIMES DE LA CRISE INTERCONFESSIONNELLE DOIVENT ÊTRE DÉDOMMAGÉES

Le Conseil interreligieux du Nigeria (NIREC) a appelé les gouvernements des différents Etats nigérians à majorité musulmane,
secoués par des troubles confessionnels ces dernières années, à accorder des compensations aux victimes.

Plus de dix mille personnes, selon les estimations des Organisationsnon gouvernementales, ont été tuées entre 2000 et 2006 lors de violents troubles interconfessionnels dans 12 des 36 Etats de la Fédération, à la suite de l’introduction de la charia ou loi islamique.

Dans un communiqué publié à l’issue de sa 4e réunion trimestrielle à Kano, situé au nord du Nogeria, le NIREC estime que cette compensation permettra aux victimes ou à leurs familles, "d'atténuer" les pertes "humaines et matérielles" qu’elles sont subies à
cause des actions de "quelques éléments erronés". La date de cette 4e réunion n’a pas été précisée.

Signé conjointement par les deux co-présidents du NIREC, le Sultan de Sokoto, Alhaji Abubakar Sa'ad, président du Conseil islamique du Nigeria et représentant les musulmans, et Mgr John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, le communiqué met en garde les prédicateurs "imprudents" qui, à travers leurs sermons, incitent à la haine envers les autres qui n’appartiennent pas à leur confession. Ces genres de propos attisent l’intolérance religieuse et provoquent des tensions entre les religions dans le pays.

Le Conseil a aussi appelé les Nigérians à être toujours "sensibles" à la religion et à la culture, tout en invitant les adeptes des deux grandes religions du pays, que sont l’islam et le catholicisme, à adopter le dialogue comme moyen de surmonter leurs incompréhensions. "Le dialogue est un facteur efficace pour promouvoir la compréhension, la paix et la coexistence pacifique entre les peuples, en dépit de leurs convictions religieuses et affiliations culturelles", a souligné le Conseil.

Les dirigeants du NIREC ont, d’autre part, reproché à la presse "d’alimenter" la plupart des crises religieuses enregistrées dans le pays. Dans ce cadre, ils ont invité les médias "à respecter strictement" l'éthique de leur profession qui, selon eux, a la responsabilité de promouvoir la paix sociale. Ce qui exige de ce fait, un compte rendu réel des événements.

Le Conseil a encore plaidé en faveur d’une "conversion morale", à la fois des musulmans et des chrétiens nigérians, exhortant les fidèles des deux religions à lutter contre la corruption "généralisée" dans le pays, en prenant "au sérieux" leurs valeurs religieuses.

Le Conseil a, enfin, lancé un appel au gouvernement fédéral, ainsi qu’aux groupes de personnes et aux individus, pour construire une "plate-forme systématique pour la paix et l'harmonie religieuses au Nigeria, par le biais de la promotion du développement socio-économique, de la justice, la transparence et la bonne gouvernance" (source : Apic)

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