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du 18 au 21 novembre 2008 (semaine 48)
 

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2008-11-21 - Brésil
LES AUTOMOBILES ONT-ELLES PRIORITÉ SUR LES HOMMES ?

La Commission Pastorale de la Terre (CPT) de la Conférence épiscopale brésilienne (CNBB) et le Réseau social Justice et Droits Humains dénoncent la production d'éthanol à partir de canne à sucre et ses impactes négatifs sur la population.

Dans un document de 80 pages sur l'expansion de la monoculture de la canne à sucre en Amazonie et dans le Cerrado (région du plateau central), ces organisations font une analyse des impacts sociaux et environnementaux négatifs de cette expansion.

Ces dernières années, en raison du développement de cette culture, des dizaines de milliers d'hectares de forêt vierge ont été défrichés, et des milliers de travailleurs "esclaves" sont employés dans ces exploitations.

Le Brésil compte encore un grand nombre de personnes frappées par la
pauvreté et la faim, alors que le pays fait partie des champions du monde de l'inégalité dans la répartition de la terre et des revenus.

La CPT et le Réseau social Justice et Droits Humains dressent un tableau détaillé de l'avancée de cette monoculture dans 11 Etats du Brésil: Acre, Amazonas, Goias, Maranhao, Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Minas Gerais, Para, Rondonia, Roraima et Tocantins. Ces organisations publient cette étude à l'occasion de la première Conférence mondiale sur "Les bio-combustibles comme vecteurs de développement durable", qui réunit à Sao Paulo ces jours-ci des spécialistes et des responsables politiques venant d'une quarantaine de pays.

Les organisations de base brésiliennes critiquent le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, qui avait encore déclaré cette année devant l'ONU qu'on ne produisait pas de canne à sucre dans la région amazonienne. Elles ont présenté leur étude durant un symposium international étudiant "les agrocombustibles comme un obstacle à la construction de la souveraineté alimentaire et énergétique".

Cette manifestation a été mise sur pied par l'organisation paysanne "Via Campesina" et d'autres ONG du 17 au 19 novembre à Sao Paulo.

Le document fournit des données sur l'avancée des plantations de canne à sucre et sur les nouvelles usines d'éthanol installées dans la région, ainsi que sur les projets d'infrastructure, les allègements fiscaux concédés par les gouvernements des Etats concernés et les participations d'organes du gouvernement dans des entreprises brésiliennes et étrangères.

Il donne également des informations sur les violations des droits des travailleurs, des cas de travailleurs esclaves, la mort des travailleurs et l'impact sur la santé des coupeurs de canne et de la population.

Selon des données fournies par le Ministère brésilien du Travail, de janvier 2003 à octobre 2008, 25 opérations du Groupe mobile d'inspection dudit Ministère, qui comprend des inspecteurs du travail, des juges du travail et des policiers fédéraux, ont sorti de leurs conditions de travail assimilables à de l'esclavage près de 7.000 coupeurs de canne à sucre dans les Etats de Goias,
de Sao Paulo, d'Alagoas, du Mato Grosso, du Mato Grosso do Sul, de Rio de Janeiro, ainsi que dans les Etats du Ceara, de Minas Gerais, du Parana et du Para. (CNBB et Apic)

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