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du 18 au 21 novembre 2008 (semaine 48)
 

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2008-11-21 - Corée-Japon
DEVANT LES FLUX MIGRATOIRES

Pour la quatorzième fois depuis 1995, les épiscopats sud-coréens et japonais se sont réunis. Cette année, la rencontre a eu lieu au sud-est de Séoul, 16 évêques de Corée et 14 du Japon ont partagé autour du thème des « Migrants dans la Bible ».

Du 11 au 13 novembre et avec l’aide de plusieurs prêtres et personnalités engagés dans un travail social ou pastoral auprès des immigrés, ils ont discuté de leurs expériences respectives en ce domaine.

Le directeur du Centre catholique international de Tokyo, Peter Arikawa Kenji, un laïc, a expliqué comment le relativement récent accroissement de la population immigrée au Japon devait être compris « comme un don de Dieu ». Dans un pays très longtemps fermé à l’immigration, où le nombre officiel des immigrés est aujourd’hui de 2,15 millions, soit 1,69 % de la population totale du Japon, l’Eglise catholique présente la singularité de compter plus de fidèles non japonais que de fidèles japonais.

Les statistiques de l’Eglise indiquent qu’en 2007, les catholiques japonais sont au nombre de 450 000 et les catholiques étrangers au nombre de 580 000. Pour répondre à cet afflux d’étrangers, « chaque diocèse, chaque paroisse ont été conduits à mettre en place des mesures spécifiques afin de servir cette population, comme des messes en langues étrangères ou bien encore des sessions de formation pour informer les immigrés des défis auxquels ils ont à faire face », a expliqué Peter Arikawa, en ajoutant que « l’accroissement du nombre des immigrés au Japon et en Corée [était] un signe des temps ».

Le P. Hur Yun-jin, secrétaire du Comité épiscopal sud-coréen pour la pastorale des immigrants et des résidents étrangers, a souligné les difficultés auxquelles se heurtaient les immigrés sans papiers en Corée. « Les travailleurs clandestins n’ont pas d’assurance sociale. C’est à l’Eglise locale de leur venir en aide, en organisant des visites médicales gratuites, en les conseillant ou bien encore en les aidant concrètement à percevoir les salaires qui leur sont dus », a-t-il expliqué.

Si le gouvernement considère cette population comme « une source de difficultés », l’Eglise a « le devoir de venir en aide aux plus faibles des faibles », a-t-il conclu. Selon les données du gouvernement sud-coréen, en juillet 2008, le pays comptait 1,15 millions d’étrangers sur son sol, dont un cinquième sont sans papiers.

Pour la Corée du Sud, dont le solde migratoire a longtemps été négatif, l’accueil de populations étrangères en nombre significatif est un phénomène nouveau. C’est en 1971 que les évêques ont créé un Comité pour la pastorale des migrants et des personnes itinérantes, mais la mission de ce comité était alors principalement de servir les Coréens émigrés à l’étranger. Ce n’est que plus tard qu’il lui a été demandé de se mettre au service des immigrés en Corée.

En octobre dernier, décision a été prise par les évêques de scinder les deux missions, avec la mise sur pied de deux comités distincts, l’un « pour la pastorale des immigrants et des résidents étrangers » et l’autre « pour la pastorale des Coréens outre-mer ».

Dans leurs échanges, les évêques ont discuté de l’accueil réservé par chacun de leurs deux pays aux immigrés et à leurs familles. Mgr Paul Choi Deok-ki, évêque de Suwon, a évoqué les difficultés rencontrées par les familles dont un des parents est un étranger. Ces mariages mixtes sont statistiquement devenus une réalité significative ; le plus souvent, c’est la femme qui est étrangère, elle ne maîtrise pas bien la langue coréenne et les enfants de ces couples rencontrent des difficultés dans l’apprentissage du coréen. « Notre devoir est de les aider à acquérir la maîtrise de la langue afin qu’ils ne deviennent pas des citoyens de seconde zone. Et, pour cela, nous devons mettre en place un enseignement alternatif », a indiqué Mgr Choi. L’archevêque d’Osaka, Mgr Leo Ikenaga Jun, vice-président de la Conférence épiscopale japonaise, a quant à lui insisté sur la nécessité, pour les deux Eglises, de travailler dans leurs pays respectifs à développer l’harmonie entre les immigrés et les populations locales. (source : EDA)

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