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du 22 au 24 novembre 2008 (semaine 48)
 

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2008-11-24- Érythrée
LES RELIGIEUX SONT EXPULSÉS ET LE PATRIARCHE DÉPOSÉ

Continuant son harcèlement conytre les Églises, l'Erythrée s'en prend une nouvelle fois aux missionnaires. Ces derniers jours, le gouvernement d'Asmara a expulsé plusieurs religieux italiens. Les évêques érythréens ont exprimé leur solidarité aux expulsés.

Ils ont fait part de leur "désappointement" et de leur "angoisse" face à cette vague d'expulsions des missionnaires étrangers, qu'ils qualifient d'"une autre tentative d'affaiblir l'Eglise catholique". Pour eux, cette expulsion est une violation flagrante des lois internationales "et une insulte à notre noble et digne culture". La religion catholique est en effet présente en Erythrée depuis un siècle et ses fidèles représentent moins de 5% de la population.


Ont été ainsi expulsées, sœur Donata Moruzzi, religieuse des Filles de Jésus Bon Pasteur, qui a travaillé durant 16 ans dans ce petit pays de la Corne de l'Afrique, le Père Flavio Paoli, de la Congrégation des Pavoniani, qui a œuvré durant 15 ans à Asmara, ainsi que don Angelo Regazzo, salésien. Sœur Lucia Andrioletti avait été renvoyée le mois dernier.

Déjà, il y a tout juste un an, 14 missionnaires catholiques expatriés avaient déjà été expulsés par un gouvernement qui voudrait confisquer les propriétés de l'Eglise. Il s'agit en fait, selon les observateurs, d'une politique visant à éloigner de l'Erythrée tous les Occidentaux et à s'emparer de leurs œuvres et de leurs institutions.

A la suite d'un décret de 2002 imposant aux groupes religieux l'obligation de se faire enregistrer, le gouvernement a fermé tous les lieux de culte n'appartenant pas à l'une des quatre grandes institutions religieuses: l'Eglise orthodoxed'Erythrée, l'Eglise catholique romaine, l'Eglise évangélique (luthérienne) d'Erythrée et l'islam.

En 2005, les autorités d'Asmara avaient averti les Instituts missionnaires, leur demandant de préparer du personnel local pour remplacer les étrangers.

De son côté, le patriarche orthodoxe a été déposé et remplacé par le gouvernement. En mai, le patriarche Antonios (dit Abune Antonios), chef de l'Eglise orthodoxe érythréenne, a été transféré dans un lieu de détention de haute sécurité tenu secret. Ce transfert faisait suite à la nomination, en violation des procédures de l'Eglise, d'un nouveau patriarche proche du gouvernement. Abune Antonios était en résidence surveillée depuis janvier 2006 pour avoir dénoncé l'ingérence de l'Etat dans les affaires religieuses et le placement en détention de trois prêtres orthodoxes. Agé de soixante-dix-neuf ans et dans un état de santé précaire,

Le gouvernement a continué de harceler, d'arrêter, d'emprisonner, de torturer et de tuer des membres des groupes évangéliques indépendants (dont les pentecôtistes), des témoins de Jéhovah, et des membres du mouvement réformiste de l'Eglise orthodoxe érythréenne. Il a cherché à étendre son contrôle sur les quatre groupes religieux approuvés. Il est également intervenu dans les décisions procédurières et administratives de l'Eglise orthodoxe érythréenne en remplaçant le patriarche par son propre candidat.

Pays indépendant depuis 1993, peuplé de près de 5 millions d'habitants, qui sont pour 50% musulmans, à égalité avec les
chrétiens. L'Erythrée a été placée par de la Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) sur la liste des pays particulièrement préoccupants (PPP) depuis 2004. (source : Agence Apic et Amnestyintenational) )

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