-
2008-11-24- Soudan
UN DIALOGUE NATIONAL DIFFICILE

Réunis en synode dans la ville de Yambio , les évêques soudanais ont discuté de thèmes pastoraux mais aussi politiques. “Nous craignons, a dit Mgr Majak, président des évêques, que l’esprit et la lettre de l’accord de paix aient perdu de leur élan.

"C’est le cas du Parti du congrès National comme du Mouvement pour la libération du peuple soudanais, principaux signataires de l’entente”. Ces préoccupations du président de la Conférence épiscopale soudanaise à l’issue de la rencontre, ont été mises noir sur blanc dans une lettre pastorale rédigée au terme du synode,

Au-delà des formulations choisies, il ressort, selon Mgr Menegazzo, l’évêque d’El Obeid, que le pays est encore divisé à divers points de vue: “Le processus de paix est ralenti par le sous-développement du sud, une région riche en hydrocarbures mais où la santé et l’instruction accusent de graves retards”.

"La récente nomination de la commission électorale est un pas important, nécessaire pour qu’on aille aux urnes l’an prochain, mais le processus de paix continue d’avancer avec lenteur et difficulté”... “La loi électorale approuvée en juillet – dit monseigneur Menegazzo – prévoyait que la commission soit nommée d’ici un mois: le vote de lundi au parlement révèle la volonté d’avancer, mais il s’agit aussi du dernier retard d’une longue série”.

Selon nombre de dirigeants politiques et observateurs, les élections présidentielles, législatives et administratives prévues l’an prochain représentent une étape fondamentale dans l’application de l’accord de paix qui mit fin en 2005 à 20 ans de conflit entre le gouvernement central et les ex-rebelles du sud.

L’accord de 2005 prévoit que la moitié des revenus dérivant des activités extractrices concentrées dans les régions méridionales du pays revienne au gouvernement d’unité nationale formé par le Parti du congrès National du président Omar Hassan el-Béchir et par les ex-rebelles du Mouvement de libération du peuple soudanais (Splm).

L’exploitation des ressources demeure un point crucial dans le cadre politique soudanais, comme le prouve le cas d’Abyei, centre pétrolier situé à la frontière de la région autonome du sud née de l’entente de paix: ses habitants, pour la plupart contraints de fuir les combats ayant opposé ces derniers mois l’armée à plusieurs groupes rebelles, devraient voter en 2011 pour décider du statut définitif de la ville.

“Il n’est pas encore clair – dit Mgr Menegazzo – si l’accord sur le partage des ressources naturelles est déjà entré en vigueur ou pas. Il est certain qu’une société chinoise a déjà construit un oléoduc reliant les gisements de Bentiu à Port Soudan, principal terminal du pays qui donne sur la Mer Rouge et les réseaux internationaux du pétrole”. (source : Agence Misna)

Retour aux dépèches