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du 25 au 28 novembre 2008 (semaine 49)
 

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2008-11-28- Cambodge
FORMER LES PRÊTRES DANS LEUR PROPRE PAYS

Dans une société à 95 % bouddhiste, la petite communauté catholique du Cambodge (autour de 18 000 fidèles) poursuit son chemin après avoir été presque totalement anéantie par les persécutions des Khmers rouges et la guerre civile.

Le clergé, il y a dix ans encore, n'était composé que de missionnaires étrangers, soit une cinquantaine de prêtres venus d’une quinzaine de pays différents. 2001 a vu l’ordination des premiers prêtres cambodgiens. La petite communauté catholique vient d’accueillir de nouveaux séminaristes, issus des trois juridictions ecclésiastiques du pays.

Deux ont été admis officiellement comme candidats au sacerdoce pour leurs diocèses respectifs à travers le rite de l’admission. Un autre séminariste, Se Sat, après un an dans son diocèse pour une année de propédeutique, vient de commencer ses études de philosophie au séminaire Saint-Jean-Marie-Vianney, ouvert en 1992 à Battambang puis transféré à Phnom Penh en 1998.

Avant eux quatre autres séminaristes, ordonnés il y a sept ans, étaient les premiers à être issus de la communauté catholique locale.

Le 10 octobre lors d’une cérémonie ouvrant l’année du séminaire, Moung Ros, parlant au nom des quatre jeunes séminaristes, a demandé aux responsables ecclésiaux ainsi qu’aux autres catholiques de continuer à soutenir le séminaire « étant donné l’importance pour (leur) Eglise du Cambodge de former des prêtres locaux ».

Mgr Emile Destombes, vicaire apostolique de Phnom Penh, a engagé les catholiques à nouer des relations avec les nouveaux séminaristes et à les encourager à faire grandir l’amour de leur vocation de prêtre. L’évêque, prêtre des Missions Etrangères de Paris, évoquant les deux décennies de guerre civile et de persécutions religieuses, a rappelé qu’il avait « été le premier missionnaire à revenir au Cambodge en 1989 ». Il s’est réjoui de pouvoir assister à l’essor du clergé local au Cambodge, depuis la création du grand séminaire, la formation de quatre jeunes Cambodgiens à la prêtrise et aujourd’hui de quatre nouveaux séminaristes issus des communautés cambodgiennes locales.

L’Eglise au Cambodge a à cœur aujourd’hui de former ses séminaristes dans leur propre pays, afin de renforcer l’Eglise locale mais aussi de développer chez ces prêtres l’amour de leur propre culture en leur donnant la possibilité d’apprendre la philosophie et la théologie dans leur propre langue.

« La formation n’est pas uniquement une affaire d’études, dit le recteur du séminaire, le P. Bruno Cosme, prêtre des Missions Etrangères de Paris. C’est l’enracinement dans une Eglise qui est à prendre en compte, la connaissance des communautés chrétiennes, surtout dans la situation d’une Eglise jeune, qui grandit vite et présente un grand nombre de catéchumènes (…). Il est bon d’envisager l’étude des Ecritures Saintes dans sa propre langue pour pouvoir ensuite la partager à ses frères. Dans un pays comme le Cambodge (…) où le vocabulaire religieux est celui du bouddhisme (…), il faut jour après jour, trouver le bon mot, l’expression juste qui n’existe pas toujours ! »

Le cursus des séminaristes prévoit quatre années d’études philosophiques à l’Université royale de Phnom Penh, durant lesquelles les séminaristes étudient également la Bible et suivent des cours de théologie au séminaire. Ce n’est qu’après ce temps de formation philosophique qu’ils étudieront la théologie à plein temps, pendant trois ans. (source : EDA)

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