Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 25 au 28 novembre 2008 (semaine 49)
 

-
2008-11-28 - Ukraine
LES MILLIONS DE VICTIMES DE LA TRAGIQUE FAMINE

Après l'angélus du dimanche 23 novembre, Benoît XVI s'est adressé aux fidèles ukrainiens présents sur la place Saint Pierre, rappelant le 75ème anniversaire de la tragique famine durant laquelle moururent de faim des millions de victimes.

« Chers frères et soeurs, ces jours-ci, c'est le 75e anniversaire de l'Holodomor, - « la grande famine » - qui, dans les années 1932-1933 a causé des millions de morts en Ukraine, et dans d'autres régions de l'Union soviétique, pendant le régime communiste.

Benoît XVI a alors vivement souhaité qu'aucun système politique ne puisse plus, au nom d'une idéologie, nier les droits de la personne humaine tout comme sa liberté et sa dignité, et les a assurés de ses prière pour toutes les victimes innocentes de cette immense tragédie, et a invoqué la sainte Mère de Dieu afin qu'elle aide les Nations à avancer sur les voies de la réconciliation à et construire le présent et l’avenir dans le respect réciproque et dans la recherche sincère de la paix.

La grande famine de 1932-1933 a frappé les principales régions agricoles de l'URSS, de l'Ukraine à la Sibérie occidentale, faisant quatre et dix millions de morts selon les estimations. Les autorités de Kiev considèrent cette famine comme le "génocide" du peuple ukrainien et revendiquent sa reconnaissance internationale.

Le pape a dit souhaiter vivement qu'aucun régime politique ne puisse jamais plus, « au nom d'une idéologie, nier les droits de la personne ni sa liberté ou sa dignité ».

Il a assuré de sa prière « pour toutes les victimes innocentes de cette immense tragédie » et il a invoqué la « Sainte Mère de Dieu pour qu'elle aide les Nations à avancer sur le chemin de la réconciliation et construire le présent et l'avenir dans le respect réciproque et la recherche sincère de la paix ».

Le patriarche oecuménique Bartholomée Ier a dénoncé, dans un message au peuple ukrainien rendu public le 22 novembre dernier, la grande famine (le " Holodomor ") ayant fait des millions de morts en 1932-1933 en Ukraine et dans d'autres régions de l'Union Soviétique, et dont le régime soviétique des années 1930 serait coupable, selon lui.

"En ce 75e anniversaire du Holodomor, votre Eglise-mère, le patriarcat de Constantinople, souffre avec vous et vous exprime ses profondes et sincères condoléances. Nous prions le Seigneur pour qu'il accorde le repos à toutes les victimes innocentes mortes de faim et pour qu'il les reçoivent avec les saints martyrs dans la demeure des justes", déclare le patriarche.

Invitant le peuple ukrainien à "témoigner devant la face du monde des tragédies qu'il a vécues au 20e siècle, en particulier de la grande famine des années 1932-1933", il souligne que cette famine a été organisée par "un occupant qui avait pris le pouvoir de force" dans le but de "terroriser tout un peuple", car, "dans leur immense majorité, les personnes supprimées, arrêtées ou déportées étaient des Ukrainiens".

"Quoi qu'en disent certains pour essayer de minimiser ce mal, il s'agit là d'un vrai génocide", ajoute-t-il. Bartholomée Ier insiste également sur les racines spirituelles de cette famine : "Les dirigeants du nouvel État qui s'était constitué sur les décombres de l'Empire des tsars" ne respectèrent pas "les valeurs spirituelles, culturelles et matérielles" du peuple qu'ils gouvernaient et ils "remplacèrent l'étoile de Bethléem par leur étoile sanglante et la tunique pourpre du Christ par leur drapeau rouge".

Ce message a été lu par le père Elpidophore Lambriniadis, secrétaire général du saint-synode du patriarcat oecuménique, lors des manifestations commémoratives organisées, le 22 novembre, à Kiev, par le prédident Victor Iouchtchenko, en présence des présidents letton, lituanien et polonais.

En effet, d'autres régions font partie de la « zone de la faim », comme les contrées cosaques du Kouban et du Don ainsi que le Kazakhstan, indique le site France-Ukraine à l'occasion de cet anniversaire.

Pour l'ensemble de l'Union soviétique, et pour la seule année 1933, il estime à six millions le surplus de mortalité, l'essentiel provenant de l'Ukraine, du Kazakhstan et du Caucase du Nord. (source : VIS et Orthodoxie)

Retour aux dépèches