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du 28 novembre au 2 décembre 2008 (semaine 49)
 

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2008-12-02-
LA GUERRE OUBLIÉE DU SRI-LANKA

Au Sri Lanka, la population civile, menacée par le conflit entre l’armée et les rebelles tamouls, est prise entre deux feux. La communauté internationale ferme les yeux. Les Eglises doivent insister pour qu’on prête attention aux victimes de la violence.

Depuis plusieurs années, la guerre civile au Sri Lanka oppose un gouvernement dominé par la majorité cinghalaise à des rebelles qui affirment défendre les droits de la minorité tamoule. Les défenseurs des droits de la personne protestent en soulignant que cette guerre se déroule aux dépens de la population civile: les besoins les plus élémentaires des personnes déplacées détenues dans des camps ne sont pas satisfaits, les enfants sont enlevés pour être recrutés comme soldats, les habitants des zones de combats sont utilisés comme boucliers humains par les rebelles.

Dans le cadre d’une réunion de la 4e Semaine d’action auprès des Nations Unies parrainée par le Conseil œcuménique des Eglises (COE), tenue à New York du 16 au 21 novembre, des représentants d’Eglises, de groupes œcuméniques et des ONG ont discuté de ce conflit ethnique.

Rohan Edirisinha, laïc anglican sri-lankais, a fait un exposé sur les perspectives d’un règlement politique négocié. Selon cet ancien président de la Commission "Justice et Paix" du Conseil chrétien national de Sri Lanka, l’approche militariste du gouvernement actuel, centrée sur une défaite des forces rebelles tamoules sur le champ de bataille, suscite des doutes quant aux chances réelles de règlement.

Le discours politique national, a dit Rohan Edirisinha, glorifie l’armée et est axé sur la défaite des forces rebelles et la reconquête des zones contrôlées par elles. En tant qu’expert en droit constitutionnel, il est d’avis qu’"une constitution fédérale avec [des garanties de] transfert de pouvoirs, combinant l’autorité partagée et l’autonomie, devrait être la base d’une solution politique juste à la guerre actuelle au Sri Lanka".

Dans ce conflit civil, la communauté catholique s’est engagée à tous les niveaux en faveur de la paix et de la réconciliation. De nombreux prêtres, religieux, missionnaires et laïcs travaillent chaque jour pour panser les plaies causées par le conflit, et pour répandre une culture de paix.

Les chrétiens du Sri Lanka travaillent tout particulièrement dans le domaine de la solidarité et de l’aide humanitaire envers les personnes en fuite, et envers les personnes victimes du conflit en cours dans le Nord et dans l’Est du Pays. De nombreux membres de plusieurs Congrégations religieuses travaillent en collaboration avec le « centre pour la Société et la Religion » à Colombo.

Face à la croissance de la violence, et à l’augmentation du nombre des victimes, Mgr Oswald Gomis,archevêque de Colombo, a demandé aux fidèles et à tous les citoyens du Sri Lanka, de se pardonner mutuellement, et de prier avec intensité pour la paix, dans cette nation en pleine tourmente. Les Évêques ont lancé à plusieurs reprises des appels en faveur de la paix , en déclarant leur propre disponibilité et l’engagement de l’Église, à tous les niveaux, au service de la paix et de la réconciliation, en demandant aux rebelles tamil de cesser les violences, et en invitant les parties à reprendre la voie de la négociation, dans l’intérêt et pour le bien commun du Pays.

Dans la zone de la guerre civile, la région de Madhu revêt une importance particulière pour les catholiques : le Sanctuaire marial touché en 2008 pendant les combats, est un lieu sacré que les chrétiens ont toujours demandé aux parties en lutte de préserver, comme centre en dehors du conflit. Le Sanctuaire a été fermé au cours de l’année 2008, et la statue de la Sainte Vierge a été emportée dans un lieu sûr, loin des combats. L’Évêque de Mannar, Mgr Rayappu Joseph, avait demandé au gouvernement de colombo, de déclarer le Sanctuaire “zone démilitarisée” pour permettre le retour de la Statue de Notre-Dame de Madhu. (source COE et Fides)

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