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du 28 novembre au 2 décembre 2008 (semaine 49)
 

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2008-12-02 -
LES PROPOS DU PAPE NE DOIVENT PAS ÊTRE RÉ-INTERPRÈTÉS.

Deux jours après la publication dans le "Corriere della Sera" d'une lettre de Benoît XVI au sénateur italien Marcello Pera sur le dialogue interreligieux, le "International Herald Tribune", reprend les propos du Pape qui infirmerait ce dialogue.

Dans cette lettre, qui sert de préface au livre du sénateur Pera intitulé : "Pourquoi nous devons nous appeler chrétiens", le Pape estime que “le dialogue interreligieux au sens strict du terme n’est pas possible“. En effet, dans un dialogue, dit-il, “on ne peut pas mettre sa propre foi entre parenthèses“. En revanche, Benoît XVI encourage un dialogue interculturel “qui approfondisse les conséquences culturelles des choix religieux“.

Pour "International Herald Tribune" cette lettre "pourrait avoir de larges implications dans une période de conflits religieux", le Pape “semblant jeter le doute sur des possibilités d’un dialogue interreligieux“.

Interrogé par ce quotidien anglophone, le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, éclaire le sens de la position de Benoît XVI. Les commentaires du Pape avaient pour but "de porter l’attention sur le livre de Pera“ et non pas “de mettre en doute les nombreux dialogues interreligieux en cours“. Le porte-parole du Vatican a ajouté que le pontificat de Benoît XVI était “connu pour son dialogue“, rappelant que le Pape s’était rendu dans une mosquée et dans une synagogue.

Dans sa lettre, le Pape met l’accent sur la nécessité de traiter “publiquement“ des conséquences culturelles des décisions
religieuses fondamentales. D'ailleurs au terme du Forum catholico-musulman qui s’était tenu à Rome, Benoît XVI avait appelé musulmans et catholiques à dépasser “tous les malentendus et les désaccords“ en recevant le 6 novembre, les participants à cette rencontre inédite.

Le Pape avait alors incité chrétiens et musulmans à manifester “un message d’harmonie et de compréhension mutuelle“ de peur d’affaiblir “la crédibilité et l’efficacité non seulement de (leur) dialogue, mais aussi de (leurs) religions elles-mêmes“.
Benoît XVI rapelle souvent qu'il ne faut pas en effet nier ou réduire le contenu de la foi de chacun des partenaires du dialogue. Ce ne serait plus alors un dialogue.

Quelques jours plus tôt, le 30 octobre, devant une délégation du "Jewish International Committee for Interreligious Dialogue", Benoît XVI avait estimé que le dialogue entre les religions devait être considéré comme “un devoir sacré“.

Deux jours plus tard, revenant sur cette question du dialogue, le cardinal Tauran est revenu sur la conception du dialogue interreligieux auquel “nous sommes condamnés“. Selon le cardinal Jean-Louis Tauran, il ne s’agit pas “d’une négociation“, telle que la pratiquent les diplomates, mais bien d’un “risque à courir“, parce qu'il s'agit d'un dialogue, où doivent s'approfondir "
les conséquences culturelles des choix religieux“. (source : Service de presse du Vatican et Apic)

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