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du 28 novembre au 2 décembre 2008 (semaine 49)
 

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2008-12-02-
COURIR LE RISQUE DU DIALOGUE INTERRELIGIEUX

Les musulmans ont fait "revenir Dieu" dans les sociétés européennes, a affirmé d'une manière paradoxale le cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui invite les croyants à "courir le risque" du dialogue interreligieux.

Ces propos ont été publiés dans L’Osservatore Romano du 27 novembre. “Comment Dieu a-t-il fait pour revenir dans nos sociétés? C’est pour moi le grand paradoxe: grâce aux musulmans!“, a ainsi lancé le cardinal Jean-Louis Tauran lors de l’ouverture de l’année académique de la Faculté pontificale de théologie de Naples.

“Ce sont les musulmans qui, en Europe, en tant que minorité significative, ont demandé de l’espace pour Dieu dans la société“, constate-t-il.

Mais les religions - et plus particulièrement l’islam - font aussi leur retour dans les sociétés occidentales en tant que “danger“: “le fanatisme, le fondamentalisme et le terrorisme ont été ou sont encore associés à une forme pervertie de l’islam“, bien qu’il ne s’agisse “évidemment pas du véritable islam, pratiqué par la majorité des musulmans“. "ce ne sont pas les religions qui font la guerre, mais ceux qui les pratiquent" tient à préciser le cardinal.“

Il
est ensuite revenu sur la conception du dialogue interreligieux auquel “nous sommes condamnés“. Selon le cardinal Jean-Louis Tauran, il ne s’agit pas “d’une négociation“, telle que la pratiquent les diplomates, mais bien d’un “risque à courir“.

Notons que l
es propos du cardinal Tauran ont été diffusés par L’Osservatore Romano quelques jours à peine après la publication dans le quotidien italien Corriere della Sera d’une lettre adressée par Benoît XVI au sénateur italien Marcello Pera sur le dialogue interreligieux et dans laquelle le pape jugeait “impossible“ un dialogue interreligieux “au sens strict du terme“.

Dans cette lettre, qui sert de préface au livre du sénateur Pera paru le 25 novembre, intitulé "Pourquoi nous devons nous appeler chrétiens", le Pape estimait que l’on ne peut pas “mettre sa propre foi entre parenthèses“. En revanche, Benoît XVI encourageait un dialogue interculturel “qui approfondisse les conséquences culturelles des choix religieux“.
(source : Service de presse du Vatican)

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