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du 2 au 5 décembre 2008 (semaine 50)
 

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2008-12-05 -
C'EST UNE RÉPONSE COURAGEUSE ET CRÉATIVE

Dans une récente interview accordée au quotidien "El Periodico", édité à Barcelone, le P. Adolfo Nicolas qualifie la théologie de la libération, parfois critiquée par certains secteurs conservateurs de l'Eglise catholique - de "réponse courageuse et créative".

Face à une situation d'injustice insupportable en Amérique latine, le
Père Nicolas estime que la théologie de la libération a tout son sens dans le cadre du travail que réalisent les jésuites en faveur des exclus. "Comme toute théologie, elle a besoin d'années pour mûrir. C'est dommage que l'on ne lui ait pas donné un vote de confiance et que très vite on lui ait coupé les ailes avant qu'elle ne puisse apprendre à voler. Il faut lui donner du temps!", explique-t-il dans une interview au quotidien populaire catalan.

Questionné sur la réouverture des fosses communes où ont été jetées les victimes de la guerre civile espagnole et sur la béatification des martyrs de cette époque, le Père Nicolas relève que des atrocités ont été commises par les deux camps (les Républicains et les nationalistes de Franco, ndr.). "D'une manière abstraite, on peut dire que la réconciliation ne viendra pas tant que toute la vérité n'aura pas été faite", estime-t-il, mais dans une analyse concrète d'une situation où tout le monde a été blessé, quand les familles divisées ont réussi à dépasser le passé, "remuer symboliquement les tombes" peut entraîner des effets secondaires. "Je ne sais pas si cela aidera à la réconciliation".

"El Periodico" a également demandé au supérieur général des jésuites s'il croit que le gouvernement socialiste espagnol est hostile à l'Eglise en prenant certaines décisions de politique sociale. "Réellement, je ne le sais pas. Habitué au climat de laïcité paisible que l'on respire au Japon, où j'ai vécu de nombreuses années, je trouve le gouvernement socialiste, sauf votre respect, immature, dans le sens que les problèmes dans le domaine de l'emploi, de l'éducation et de l'immigration sont si graves qu'il me semble que l'on est en train de perdre beaucoup trop de temps dans les relations avec l'Eglise".

En ce qui concerne la possibilité qu'un pape vienne un jour du tiers-monde, le supérieur général des jésuites, qui a vécu une grande partie de sa vie en Asie, estime que cette possibilité existe à tout moment: "Nous avons suffisamment d'expérience, tant au sein de la compagnie que dans l'Eglise, pour relativiser les questions géographiques et politiques. Tout dépend du fait qu'il  y ait ou non une personne qui a les capacités". (source : Agence Apic)


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