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du 2 au 5 décembre 2008 (semaine 50)
 

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2008-12-05 -
LA PARALYSIE MUSICALE DES CÉLÉBRATIONS PONTIFICALES

A Rome, une sorte de paralysie musicale affecte les célébrations du Pape. Les idées de Benoît XVI en matière de musique liturgique sont archiconnues grâce à ses écrits, très critiques envers la dégradation qui a eu lieu. Mais ...

L'accompagnement musical des messes pontificales continue à être d'une désolante médiocrité, souligne Sandro Magister dans un article de Chiesa.

Le Festival International de Musique et d’Art Sacré, qui a lieu chaque automne dans les basiliques pontificales de Rome, s’est achevé le dimanche 30 novembre. Organisé par la Fondazione Pro Musica e Arte Sacra, le Festival cherche à rendre à la grande musique sacrée son véritable cadre, les églises. Un cadre qui n’a pas toujours l’acoustique parfaite d’une salle de concert mais qui est le bon pour rendre pleinement vie à des musiques créées à l’origine pour la liturgie.

"Mon rêve – déclare Hans-Albert Courtial, président de la Fondazione – c’est que, chaque dimanche de l’année, il y ait dans une église de Rome une messe où des chefs d’œuvre de la musique sacrée, grégorienne et polyphonique, soient joués par des interprètes de très haut niveau".

Le
Festival n’a pas proposé que de la musique liturgique. Le premier et le dernier jour ont été centrés respectivement sur l'Art de la Fugue et l'Offrande Musicale de Jean-Sébastien Bach, génialement redécouverts et reproposés, dans leur profondeur métaphysique d’une sublime harmonie cosmique, par Hans-Eberhard Dentler.

Autre sommet du Festival de cette année, l'exécution, à la basilique Sainte-Marie-Majeure, du Requiem Allemand de Johannes Brahms. Comme les deux autres, cette œuvre n’est ni liturgique ni catholique mais intensément spirituelle. Elle a été magistralement dirigé par Marek Janowski, avec l'Orchestre de la Suisse Romande et le Rundfunkchor Berlin.

Il y a aussi eu une mémorable Sixième Symphonie d’Anton Bruckner, interprétée par l’Orchestre Philharmonique de Vienne dirigé par Christoph Eschenbach, à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, le 13 octobre. Benoît XVI était au premier rang. La présence du Pape à un concert n’a pas été la seule nouveauté du Festival de cette année.

Au concert de Saint-Paul-hors-les-Murs, il y avait avec Benoît XVI les 250 cardinaux et évêques du synode mondial sur la Parole de Dieu, qui avait lieu ces jours-là. Pour beaucoup d’entre eux, Bruckner n’est pas un compositeur facile, mais l'exemple du Pape les a amenés à assister, au moins une fois, à un grand concert. La sensibilité musicale n’est pas le point fort du monde ecclésiastique: aux autres concerts du Festival, les hauts prélats se comptaient sur les doigts d’une seule main.

A Rome, une sorte de paralysie musicale affecte les célébrations du Pape. Les idées de Benoît XVI en matière de musique liturgique sont archiconnues. Mais, après plus de trois ans de pontificat, presque rien n’a changé. Au Vatican, il n’y a toujours pas d’organisme ayant autorité pour la musique sacrée. La Chapelle Sixtine, que dirige Mgr Giuseppe Liberto, est l'ombre de son glorieux passé. Et quand ce n’est pas la Chapelle Sixtine qui chante aux messes papales, c’est le règne du style "comédie musicale" de Mgr Marco Frisina, maître de chapelle à Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de Rome.

Le Festival International de Musique et d’Art Sacré a donné une leçon. Rome et l’Italie ne manquent pourtant pas de bons exécutants pour cette grande musique polyphonique. En fait, le plus génial interprète de Palestrina au monde est sûrement Mgr Domenico Bartolucci. Mais, justement, il dirige Palestrina dans des salles de concert et non plus lors des messes papales avec la Chapelle Sixtine, qu’il a dirigée et dont il a été exclu sans ménagements en 1997.

Aujourd'hui, il est difficile de trouver, à Rome et en Italie, un chœur d’église capable d’interpréter ces compositeurs au cours d’une célébration liturgique. (source : Chiesa)


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