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FlashPress - Infocatho
du 2 au 5 décembre 2008 (semaine 50)
 

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2008-12-05 -
UN MUSULMAN ÉDITORIALISTE DANS L'OSSERVATORE ROMANO

Ils ne se sont pas vus, ne se sont pas parlé, mais ils ont soutenu, à quelques jours d’intervalle, des thèses étonnamment proches. L’un est Benoît XVI, dans une lettre-préface à un livre; l’autre est un penseur musulman, Khaled Fouad Allam.

Khaled Fouad Allama été le premier de sa religion appelé à écrire en "une" de "L'Osservatore Romano", le journal pontifical.
Etonnante harmonie entre le nouveau chroniqueur et Benoît XVI: l'un et l'autre souhaitent que le dialogue entre chrétiens et musulmans ne soit pas un compromis entre les croyances, mais une rencontre entre les cultures.

Leur proximité de pensée, constate Sandro Magister, est d’autant plus surprenante qu’elle porte sur un sujet brûlant, les rapports entre le christianisme et l’islam, et que la dernière grande explosion de violence du radicalisme musulman, à Mumbai, a eu lieu il y a quelques jours.

"Un dialogue interreligieux au sens strict du terme n’est pas possible. Cela rend d’autant plus urgent le dialogue interculturel qui approfondit les conséquences culturelles de la décision religieuse de fond", écrit Benoît XVI.

Et Khaled Fouad Allam écrit dans l'Osservatore romano :
"Depuis des décennies, les rapports entre musulmans et chrétiens comportent différentes dimensions, parmi lesquelles la confrontation sur le plan religieux, même si, bien souvent, on ne parvient pas à l’approfondir et à en montrer les lumières et les ombres, ce qui fait fréquemment apparaître notre incapacité à penser plus loin. [...] C’est justement à cause de cette crise généralisée qu’il faut penser le dialogue entre le christianisme et l’islam dans sa dimension philosophique".

" Alors que l'Occident tend à faire coïncider l’histoire avec le tout, l'islam radical veut "s’emparer de l'éternité" et par là "cherche à imposer l’ordre tragique de la tyrannie". Pour guérir ce mal – continue Allam – il faut donc un dialogue entre christianisme et islam qui réunisse l’histoire et l’éternité, dans leurs racines culturelles et dans leurs effets, sur des sujets allant de la liberté religieuse à la bioéthique."

Cela exige, d’une part, de "libérer l’islam du monopole de la théologie néo-fondamentaliste", et de l’autre "une Europe qui retourne à ses racines, ouvertes aux autres continents".

Khaled Fouad Allam remarque ainsi, "A cause de cette crise généralisée, il faut envisager le dialogue entre le christianisme et l’islam dans sa dimension philosophique, c’est-à-dire la recherche et l’analyse de ce qui pourrait nous aider à identifier les dangers de cette crise et à la surmonter. C’est toujours dans l’expérience de la douleur, du mal et de la souffrance que l’être humain est appelé à prendre ses responsabilités devant l’histoire et l’éternité." (source : Chiesa)

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