Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 12 décembre 2008 (semaine 50)
 

-
2008-12-12 -
LE PAPE REÇOIT L'AMBASSADEUR D'ARGENTINE


Après plusieurs mois de crise entre le Saint-Siège et l’Argentine, marquée entre autres par le choix fait par Buenos Aires d' Alberto Iribarne, un diplomate divorcé et remarié, Benoît XVI vient de recevoir le nouvel ambassadeur.

Fin septembre 2008, le Saint-Siège avait donné son agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d’Argentine près le Saint-Siège, Juan Pablo Cafiero. Cet agrément était survenu après une crise de plusieurs mois entre le Saint-Siège et l’Argentine, marquée entre autres par le choix initial par Buenos Aires d’Alberto Iribarne, ancien ministre de la Justice de Nestor Kirchner (époux et prédécesseur de l’actuelle présidente de la République), un diplomate catholique mais divorcé et remarié.

Dans le même temps, le climat entre l’Eglise et les autorités est ainsi extrêmement tendu en Argentine, du fait, entre autres, de l’engagement du clergé en matière de politique, à commencer par le cardinal Jorge Maria Bergoglio, archevêque de Buenos Aires.

Mgr Antonio Baseatto, évêque aux armées, avait par exemple recommandé en avril 2005 de “jeter à la mer avec une pierre au cou“ le ministre de la santé de l’époque, Gines Gonzales Garcia, favorable à la dépénalisation de l’avortement. Courant 2008, le gouvernement avait notamment refusé la création de trois nouveaux diocèses et mis son veto à la nomination d’un évêque.

C’est ainsi sur fond de tensions diplomatiques bilatérales que le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, s’était entretenu le 3 juin dernier avec la présidente de la République d’Argentine, Cristina Kirchner, en marge du sommet de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome.

Dans son discours lors de la remise des lettres de créance, Benoît XVI a rappelé l’importance de défendre les "valeurs auxquelles on ne peut renoncer" comme le mariage et la vie, en recevant le 5 décembre en audience le nouvel ambassadeur.

"Le message évangélique est profondément enraciné dans un tissu social enrichi par de nombreux exemples de vertus humaines et chrétiennes", a dit Benoît XVI avant d'évoquer le bienheureux Ceferino Numuncurá, un jeune machupe qui a montré combien le Christ est le Logos incarné, dont l'amour total n'est étranger à aucune culture ni à aucune personne. Au contraire, il est la réponse cachée au coeur de la culture et son identité ultime car en s'unissant à l'humanité il en respecte la richesse des diversités et engage tous à grandir dans l'humanisme authentique".
 
  "Dans l'exercice de sa mission, l'Eglise tend toujours à développer la dignité de la personne, de l'élever dans son intégralité au bénéfice de tous... Et sans prétendre être un sujet politique, elle aspire de par son autorité morale à collaborer librement avec les responsables de la société, en vue de bâtir une civilisation plus juste et plus pacifique, réconciliée et solidaire. Ce sont là des valeurs inscrites dans le coeur de l'homme et qui répondent à la vérité."

" On voit de plus en plus clairement en ce début de siècle combien il est nécessaire de former la vie individuelle, familiale et sociale selon ces valeurs qui élèvent personnes et communautés. C'est pourquoi il faut insister sur la défense de la famille, fondée sur le mariage entre un homme et une femme...et de la vie, de sa conception à la mort naturelle. Mais aussi sur la nécessité d'éradiquer la misère..., de lutter contre la corruption, de soutenir les parents dans leur droit à éduquer leurs enfants selon leurs principes religieux et éthiques, de faire ne sorte que les jeunes deviennent des adultes de paix et de réconciliation".

" C'est dans cet esprit, a poursuivi le Pape, qu'une délégation du Saint-Siège se joindra aux Présidentes de l'Argentine et du Chili pour le 30 anniversaire de la médiation de Jean-Paul II. Cette intervention régla le différent frontalier austral entre les deux pays. "La construction d'un monument à Monte Aymond en témoignera, qui resserrera aussi les liens fraternels et la volonté d'entente entre argentins et chiliens. Grâce à la bonne volonté des gouvernements mais aussi à des idéaux socio-culturels et religieux communs, les deux pays renoncèrent à la force et montrèrent que le dialogue sincère permet de trouver une paix digne et stable". (source : VIS)

Retour aux dépèches