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du 17 au 19 décembre 2008 (semaine 51)
 

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2008-12-19 - Kenya
LIBERTÉ ET SENS DES RESPONSABILITÉS

La nouvelle loi sur l’information qui introduit des normes plus sévères sur la liberté de presse suscite de vives protestations au Kenya. Des journalistes et des militants de la société civile ont été arrêtés tandis qu’ils protestaient contre la loi.

Le cardinal Njue exprime son inquiétude face à la liberté des médias et invite les journalistes à avoir le sens des responsabilités.

“Le nouveau texte législatif a été approuvé par un large consensus du Parlement. Il manque seulement la signature du Président Kibaki pour qu’il entre en vigueur. Ce qui a le plus étonné les kényans est le fait que même certains députés de l’ex-opposition, les « orange » du Premier ministre Raila Odinga, ont voté la loi, tandis que d’autres ne se sont pas présentés au moment du vote, contribuant à la faire passer.

Le vote presque compact des députés est expliqué par les journalistes locaux par le fait que ces derniers mois les médias kényans ont porté à la découverte du public des cas graves de corruption des hommes politiques et ont critiqué les bénéfices fiscaux et d’autres types dont jouissent les parlementaires. La nouvelle loi est donc considérée par les journalistes comme une tentative de les bâillonner. Après la vague de protestation qui a explosé dans le pays, certains des députés qui avaient voté la loi demandent maintenant au président de ne pas la signer .

Non seulement les journalistes critiquent la nouvelle loi, mais aussi divers représentants religieux et de la société civile.

Dimanche 14 décembre, pendant la Messe au Kisii Stadium, à laquelle a participé le Président Kibaki, le cardinal John Njue, archevêque de Nairobi, a affirmé que c’était une erreur d’introduire des normes qui puissent bâillonner les médias. En même temps, cependant, le cardinal Njue a rappelé aux opérateurs des médias de travailler de façon responsable.

La nouvelle loi prévoit qu’en cas d’urgence, le Ministre de la Sécurité intérieure pourra contrôler les journalistes, effectuer des perquisitions dans les rédactions et confisquer les moyens de la presse et de la transmission des nouvelles. La loi accorde en outre de larges pouvoirs à la Communications Commission of Kenya (CCK), un organe nommé par le gouvernement, pour déterminer les contenus des programmes transmis.

" Ces pouvoirs se déclanchent seulement en cas d’urgence, mais on craint qu’une fois le principe introduit, son application devienne une pratique qui peu à peu se consolide, restreignant progressivement la liberté de presse. Le pays a besoin au contraire d’une information la plus libre et la plus indépendante possible, qui contribue à faire grandir une société plus harmonieuse." (source : Agence Fides

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