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du 17 au 19 décembre 2008 (semaine 51)
 

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2008-12-19 - Inde
LA SITUATION RESTE INQUIÉTANTE EN ORISSA

A l’approche de Noël, les chrétiens d’Orissa craignent de nouvelles attaques. Ces derniers jours, des groupes hindous radicaux, sous l’égide du Sangh Parivar, ont appelé à un bandh général (« opération ville morte ») dans l’Etat de l’Orissa le jour de Noël.

Ces groupes réclament justice au gouvernement pour le meurtre du religieux hindou Swami Laxmanananda Saraswati. Bien qu’une organisation maoïste ait revendiqué l’assassinat du chef religieux, les hindouistes continuent d’accuser les chrétiens, qui subissent en représailles de violentes attaques depuis le 24 août 2008.

Les journaux locaux ont rapporté que le ministre-président de l’Orissa, Naveen Patnaik, avait affirmé devant l’Assemblée législative de l’Etat, le 15 décembre, que le gouvernement n’autoriserait aucune manifestation le jour de Noël : « Je voudrais dire fermement qu’aucun bandh ne sera permis ce jour (de Noël) dans notre Etat et le gouvernement sévira contre quiconque tentera de perpétrer des violences. »

Le lendemain de la déclaration du ministre-président, un groupe hindouiste a annoncé, lors d’une conférence de presse à Bhubaneswar, capitale de l’Orissa, qu’il était déterminé à maintenir la manifestation.

Le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI) avait déclaré à cette occasion : « Nous avons informé le ministre de l’Intérieur de notre très vive appréhension concernant les célébrations qui pourraient être les cibles d’éléments perturbateurs, comme cela l’a été ces derniers temps. » Il avait ajouté que le ministre de l’Intérieur avait confirmé à la délégation qu’instruction avait été donnée au gouvernement de l’Orissa afin que les vies et les biens des communautés chrétiennes soient préservés.

" Nous avons entendu beaucoup de promesses du même genre. Nous avons besoin de mesures concrètes", a commenté le 16 décembre, Mgr Raphaël Cheenath, archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, à propos des différentes déclarations des autorités de l’Etat. Son archidiocèse comprend le district de Kandhamal, épicentre des sept semaines de violences perpétrées par les hindouistes contre les chrétiens depuis août 2008.

" C’est une situation inquiétante", a déclaré, le 17 décembre, le P. Philip Joseph, qui coordonne le service social de l’Eglise en Orissa. Selon lui, l’Etat de l’Orissa n’a pas de loi permettant d’interdire une telle manifestation, comme c’est le cas dans d’autres Etats. "N’importe quel groupe peut légalement appeler à un bandh", précise-t-il. Il explique qu’il n’y aurait aucun problème si les gens fermaient boutique et stoppaient leurs activités de façon pacifique ; or, les hindous fanatiques appellent généralement à manifester "pour pouvoir tout fermer et faire ce qu’ils ont à faire", ajoute-t-il. "C’est pourquoi nous sommes inquiets."

Afin d’éviter un nouveau « Black Christmas », les paroisses catholiques dans l’ensemble de l’Etat « termineront toutes les festivités de Noël le soir du 24 décembre », annonce le P. Philip Joseph. « Il n’y aura pas de messe de minuit et seulement quelques messes le matin de Noël ». Le P. Joseph précise que l’Eglise n’a pris aucune « décision officielle » sur le sujet, mais elle « ne veut pas exposer les fidèles au danger ». (source : EDA)

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