Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 20 au 24 décembre 2008 (semaine 52)
 

-
2008-12-24 - Zimbabwe
CELA NE PEUT CONTINUER AINSI

Le gouvernement et l’opposition sont engagés depuis des mois dans une négociation difficile pour constituer un gouvernement d’unité nationale. L'opposition menace de suspendre cette négociation si Mugabe ne libère pas les civils enlevés.

“Le MDC (Mouvement pour le changement démocratique) ne peut plus rester à la table des négociations avec un parti qui nous vole nos membres et d’autres civils innocents, et refuse de les mener devant un tribunal”, a affirmé Morgan Tsvangirai, responsable du MDC (le principal parti de l’opposition au Zimbabwe) lors d’une conférence de presse à Gaborone, capitale du Botswana.

Tsvangirai affirme qu’au moins “42 membres de son parti ont été enlevés. Cela ne peut pas continuer”. Plusieurs membres de la société civile ont aussi été enlevés par des personnes en civil qui se présentent comme des agents de police. L’opposition accuse le président Mugabe et quelques responsables de ce parti, le ZANU-PF, d’avoir ordonné les enlèvements.

Or le gouvernement et l’opposition sont engagés depuis des mois dans une négociation difficile pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Mais Tsvangirai a averti : “Si ces enlèvements ne cessent pas immédiatement et si toutes les personnes enlevées ne sont pas relâchées ou menées face à tribunal de droit d’ici le 1er janvier 2009, je demanderai au Conseil national du MDC de voter une résolution pour suspendre toutes les négociations avec le ZANU-PF”.

La création d’un gouvernement d’unité nationale est considérée comme la voie unique pour faire sortir le pays d’une crise très grave : chômage important, le plus haut taux d’inflation du monde (un billet de 10 milliards de dollars a récemment été introduite au Zimbabwe, qui vaut 20 dollars USA au marché noir), l’épidémie du Sida ou encore le choléra. Selon les dernières évaluations des experts du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires qui travaillent au Zimbabwe, les victimes certifiées sont de 1.123 et les cas de contagion de 20.896.

Certains observateurs affirment pourtant que les chiffres pourraient être encore plus grave parce que dans certaines régions les contrôles sont rares voire inexistants. Selon certaines estimations, l’épidémie de choléra tuera 60.000 personnes.

Entre temps, la tension croit au Botswana, accusé par le régime de Mugabe d’accueillir des structures où des armées liées au MDC seraient armées et entraînées. Le parti de Tsvangirai comme le gouvernement du Botswana ont repoussé les accusations. Les tensions se sont accentuées depuis l’attentat subi par le commandement de l’aéronautique, Perence Shiri, qui a été blessé dans une embuscade tendue par des inconnus. Selon la presse locale la police suit deux pistes : ou un règlement de compte à l’intérieur du ZANU-PF, ou un attentat commis par des personnes liées au parti de l’opposition. Le MDC affirme que Mugabe entend exploiter l’épisode pour écraser l'opposition. (source : Agence Fides)

Retour aux dépèches