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du 20 au 24 décembre 2008 (semaine 52)
 

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2008-12-24 - RD Congo
PLAIDOYER AUX USA, EN EUROPE ET ENFANCE

En visite officielle au Canada, aux Etats-Unis, à l'ONU puis à Bruxelles, une délégation de l'épiscopat de RDC était à Paris du 15 au 18 décembre. Elle a fait des propositions concrètes pour que cesse le drame humanitaire qu'endure le pays.

Mgr Fridolin Ambongo, évêque de Bokungu Ikela dans le nord du Congo, et nouveau Président de la commission épiscopale Justice et Paix, Mgr Fulgence Muteba, évêque de Kilwa Kasenga auKatanga et Président de la commission épiscopale pour les communications sociales et Sr Marie Bernard Alima Mbalula, secrétaire de la coordination Justice et Paix des pays des Grands Lacs, ont clôt leur mission de plaidoyer à Paris.

Le 11 décembre, la délégation s'est en rendue au siège de l'Organisation des Nations Unies pour y inviter la communauté internationale à agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard. La Conférence épiscopale du Congo, la CENCO a demandé "l'envoi d'une force spéciale de pacification et le retour rapide des déplacés sur leurs terres » et « l'organisation d'une conférence internationale sur l'exploitation pacifique des ressources naturelles » de la République Démocratique du Congo.

Ces ressources, affirme la délégation, sont « le nerf de la guerre » qui a déjà provoqué la fuite de 250.000 personnes depuis août 2008.

En France, la délégation a rencontré le Secours Catholique, la direction Afrique du Ministère des Affaires Etrangères et le conseiller Afrique de l'Elysée. Le 17 décembre, elle a été accueillie par Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis, le P. Pierre-Yves Pecqueux, directeur du Service National pour la Mission Universelle. Les délégués ont renouvelé l'appel qu'ils avaient lancé à New York, la semaine précédente.

Les exactions continuent dans l'Est du pays. "D'après toutes les informations que nous recevons, la situation humanitaire n'a guère changé. Il y a tous les problèmes de déplacés, les 250.000 déplacés qui croupissent dans des camps au Nord-Kivu. Il y a beaucoup de viols, de viols massifs utilisés comme arme de guerre pour humilier les maris, nos filles, nos mamans et ridiculiser ainsi des ethnies."

" Cette pratique, déclare encore la délégation, se vérifie surtout du côté de la rébellion, mais aussi du côté de certains éléments de l'armée congolaise. Il faudrait quand même que tous les auteurs de ces exactions soient punis. Mais, nous avons l'impression qu'il règne une sorte d'impunité. On n'entend nulle part qu'il y a eu des poursuites contre les auteurs."

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Il y a les 17.000 casques bleus de la Monuc qui n'arrivent pas à protéger la population. Il y a dysfonctionnement au sein même de la Monuc. Il y a des soldats qui n'obéissent pas au commandant qui est là ; ils préfèrent obéir au gouvernement de leur pays. Il y a des soldats qui ne peuvent pas tirer parce que la Constitution de leur pays ne le leur permet pas. Le peuple n'y croit plus. Il n'a plus confiance."

" A New York, ils sont très conscients de cela parce qu'ils nous ont promis qu'ils voulaient réorganiser la Monuc, la réformer en lui donnant un mandat plus robuste, en augmentant le nombre et améliorer la chaîne de commandement.... Nous sommes venus comme évêques au nom de notre Episcopat, au nom de notre peuple pour demander l'envoi immédiat d'une force européenne ou internationale, mais, en tout cas, composée surtout de soldats européens, pour aider à ce que la paix revienne dans la région ; mais vraiment une force de dissuasion."

" Nous devons chercher à unir le peuple plutôt que de viser les autres de façon délibérée et les jeter en prison sans qu'il y ait de jugements. Tout cela crée des mécontentements.

" Il y a dans notre pays des services de sécurité qui échappent à tout contrôle administratif. D'abord'il y a la Garde présidentielle. Parfois, c'est là qu'il y a des exactions. Il y a aussi un autre élément, c'est la sécurité que nous appelons l'ANR (l'Agence nationale de renseignements). Ces gens détiennent aussi des prisons : jettent des gens en prison indépendamment de la Justice ou de l'Administration qui existent."

"Espérons que le chef de l'Etat, étant père de la Nation, à un certain moment, pensera que le moment est venu pour faire un geste qui apaise pour restaurer la confiance entre tous les citoyens congolais." (source : CEF)

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