04.02 - Nigéria : Des violences ethniques
et religieuses.
La mise en place de la sharia crée
un malaise entre les ethnies au Nigéria, d'autant que souvent
elles sont les unes majoritairement musulmanes, les autres majoritairement
chrétiennes. Les événements de Lagos viennent de
le confirmer.
Des soldats ont dû être déployés lundi à Lagos au troisième
jour des affrontements entre deux groupes ethniques, dans cette ville
de 12 millions d'habitants. Aucun bilan officiel des violences n'a été
rendu public, mais selon le président de la Croix-Rouge nigériane au
moins 55 personnes ont été tuées et plus de 150 autres blessées.
Selon des témoins, des dizaines de personnes ont été tuées dans la nuit
de dimanche à lundi dans les quartiers pauvres d'Idi Araba et Mushin,
où les affrontements entre yorubas et haoussas ont commencé samedi.
Puis les violences ont gagné les quartiers voisins de Fadeyi et Onipanu.
Les haoussas, ethnie du nord du pays, sont majoritairement musulmans.
Une inimitié de toujours les oppose aux yorubas, principale tribu du
sud-ouest, dont les membres sont chrétiens ou animistes. Dans la matinée,
un photographe de l'Associated Press a vu un groupe de haoussas abattre
à coups de couteaux et de machettes un militant yoruba présumé, alors
que le cadavre d'un autre homme gisait en pleine rue devant l'hôpital
et qu'un troisième corps ensanglanté était allongé en travers d'une
rue à Fadeyi.
L'origine de la nouvelle vague de violence dans Lagos encore traumatisée
par la destruction d'une armurerie de la ville qui avait fait près d'un
millier de morts la semaine dernière, reste contradictoire. Les haoussas
affirment que tout a commencé avec une attaque d'un groupe de jeunes
extrémistes yorubas, Odudua, contre une mosquée samedi. Les combattants
yorubas affirment que les haoussas ont commencé.
Le président Olusegun Obasanjo, élu en 1999 par des élections qui mirent
fin à 15 ans de dictature militaire, est, bien qu'ancien général, d'ethnie
yoruba. L'armée nigériane est traditionnellement dominée par les haoussas.
Des centaines de personnes, pour la plupart des femmes, des enfants
et des vieux de l'ethnie des haoussas, ont trouvé refuge dans la caserne
d'Abalti, près d'Idi Araba.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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