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09.02 - Face à la violence et à la marginalisation.

Le message qu'ont adressé les 150 missionnaires, hommes et femmes, qui ont participé à la rencontre du 4 au 8 févrierà Ariccia, en Italie, dépasse la société italienne et concerne aussi bien les institutions politiques qu'ecclésiales.

Le Forum intitulé "Ensemble, prendre le large", était organisé par la CIMI (Conférence des Instituts Missionnaires Italiens), le SUAM (Secrétariat Unitaire d'Animation Missionnaire) et l'EMI (maison d'Edition Missionnaire Italienne). Dans ce message, les missionnaires expriment leur préoccupation face au climat de méfiance et de peur grandissantes, de violence et de marginalisation.

Ils ont envisagé plusieurs arguments : Le premier est l'adhésion à la guerre en tant que riposte aux actes de terrorisme. "Avec le Pape - expliquent-ils - nous estimons que les voies de la violence ne conduisent jamais à de vraies solutions aux problèmes de l'humanité. La guerre ne résout non seulement pas les problèmes mais elle est contraire à la Constitution italienne (article 11) et au droit international en vigueur".

Le second point concerne la gestion des politiques migratoires basées sur une logique de marché. "Nous sommes convaincus - peut-on lire dans le texte - que les immigrés présents sur notre territoire des personnes avent d'être une 'force de travail', et que leurs droits doivent être reconnus. Il faut donc favoriser, au sein de la société italienne, l'ouverture à l'égard des différentes cultures pour une insertion effective des immigrés".

Troisième question soulevée, celle du commerce des armes et du projet de loi n. 1927 destiné à modifier la loi 185/90. "Nous demandons à ce que les mesures actuellement en discussion au Parlement - affirme le document - ne bouleversent pas les principes inspirateurs de la loi 185/90 (interdiction d'exporter des armes à des nations en guerre ou qui violent les droits de l'Homme) et introduisent en revanche des mesures de contrôle sur la destination finale des armes pour éviter le commerce triangulaire".

Pour finir, les missionnaires s'élèvent contre la hausse des dépenses militaires et la réduction, parallèle, des aides à la coopération. "Pour la période 2000/2001, l'augmentation des dépenses militaires en Italie a déjà été de 10 pour cent - observent-ils. Pour cette année, elle est prévue de 15 pour cent, alors que le quota destiné par l'Italie à l'aide au développement n'atteint pas même 0,2 pour cent du PIB (produit intérieur brut), bien en deçà de des 0,7 pour cent fixés par l'ONU".

Le communiqué se termine par quatre requêtes adressées aux institutions politiques.

1) Le développement d'une politique étrangère italienne et européenne favorable à la prévention et à la résolution non violente des conflits. Plus particulièrement, un engagement précis à mettre fin au conflit israélo-palestinien et aux nombreuses guerres oubliées encore en cours dans plusieurs nations du sud du monde.

2) L'introduction d'une taxe sur les transactions financières (du type taxe Tobin) dans la zone euro pour réduire les spéculations en redistribuant ses recettes en faveur du développement.

3) La promotion au sein des institutions internationales (FMI, OMC et banque Mondiale) de politiques économiques favorisant des échanges commerciaux plus équitables à l'égard des pays appauvris et des relations plus paritaires entre les pays du nord et du sud du monde.

4) L'accueil des instances des composantes sociales et religieuses dans la formulation de la Constitution Européenne.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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