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11.02 - Soudan : La jeune chrétienne est graciée.

Condamnée à la lapidation pour adultère, Abok Alfa Akok, une jeune chrétienne soudanaise de 18 ans vient d'être graciée.

C'est ce qu'a annoncé le samedi 9 février la communauté de Sant'Egidio à Rome. La communauté catholique, très active au plan diplomatique, avait demandé un acte de clémence aux autorités de Khartoum. De nombreuses personnalités chrétiennes, dont le cardinal jésuite Roberto Tucci, avaient protesté contre l'application de la loi islamique, la charia, à des non-musulmans.

La nouvelle de la grâce accordée à la jeune chrétienne du Sud du Soudan, enceinte sans être mariée, a provoqué une vague de soulagement dans les milieux ecclésiaux soudanais. Appartenant au groupe ethnique des Dinkas, la jeune chrétienne avait été condamnée à la peine capitale par lapidation en vertu de la charia. Enceinte sans être mariée, elle a toujours affirmée avoir été victime d'un viol.

Elle n'avait même pas eu droit à une défense légale devant le tribunal qui l'a condamnée à mort. La cour avait siégé en arabe, une langue qu'elle ne connaît pas, et elle n'avait pas disposé d'un interprète.

Le cas d'Abok Alfa Akok a suscité une levée de boucliers au niveau international et une intervention de mouvements de défense des droits de l'homme comme "Human Rights Watch" (HRW). HRW dénonce par ailleurs d'autres traitements inhumains ordonnés par les tribunaux d'urgence au Soudan, comme les amputations.

Le cardinal Roberto Tucci, président du Comité de gestion de Radio Vatican, avait proposé la semaine dernière de lancer sur les ondes une campagne internationale de protestation pour sauver la jeune Soudanaise de la lapidation. "Il faut lancer une campagne de protestations contre ce qui se passe. Cette action doit être soutenue par une vraie campagne internationale qui serve à jeter la lumière sur la situation au Soudan".

De son côté, Mgr Monsegwo Pasinya, archevêque de Kisangani, en République démocratique du Congo, et président du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM) rappellait que le Soudan est membre de la Commission des Droits de l'homme des Nations Unies. "Au nom de l'Eglise catholique en Afrique, j'invite tous les pays et les Conférences épiscopales à protester pour défendre la liberté religieuse et défendre les personnes opprimées, comme c'est le cas pour cette jeune femme."

Pour plus d'informations : Agence Misna

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