13.02 - RD Congo : Les religieux accusent le
R.C.D.
Les religieux du diocèse de Kisangani,
au nord-est de la République Démocratique du Congo, s'insurgent contre
le "Rassemblement Congolais pour la Démocratie" (RCD) et le
gouvernement de Kigali.
Ils partent de l'affaire Pierre Komba, journaliste de la RTA, Radio
Télévision Amani, une radio propriété de l'Eglise Catholique, pour dénoncer
les exactions dont sont quotidiennement victimes les civils de l'ex-Zaïre.
Dans une lettre de "vives protestations", adressée au vice-gouverneur
de la Province Orientale, ils manifestent leur "indignation au sujet
des sévices que les forces de sécurité du parti armé RCD sont en train
de perpétrer sur la personne de Komba, "objet de trois tentatives d'enlèvement
: l'une au mois d'octobre, les deux autres pendant le mois de janvier".
"Ce journaliste est traqué parce qu'il a fait état de l'inhospitalité
à laquelle était confrontée la population de Goma", ce qui était
son travail d'information, alors que cette populatiuon était
sinistrée à cause de l'éruption du volcan Nyaragongo, "lors de sa fuite
vers le Rwanda".
"Cette information, poursuivent les religieux, ternisait évidemment
l'image du Gouvernement de Kigali et dénonçait implicitement
la manipulation de l'aide internationale que Kigali et le même RCD entend
perpétrer, surtout en demandant 'un double stock stratégique de vivres'
l'un du côté Rwandais de la frontière et l'autre du côté congolais."
" Les gens savent très bien, dit encore cette lettre, que le dépôt
situé sur l'axe Kisegni-Ruhengeri sera exclusivement au service de l'armé
rwandaise qui poursuit quotidiennement les Hutus réfugiés au Congo en
les accusant arbitrairement de Interhamwe", à savoir les miliciens liés
à l'ancien régime rwandais du président Juvenal Habyarimana. "
"Mais ce qui nous a touché davantage, continue la lettre, c'est
l'action ignoble que des agents non identifiés, dont l'un en uniforme,
ont réalisée à l'endroit de la famille du journaliste : une femme et
un enfant, enlevés le dimanche 27 janvier dans une voiture, menacés
de mort avec une mitrailleuse, puis abandonnés. La famille en est restée
traumatisée. C'est révoltant qu'on s'en prenne à des êtres innocents
et sans défense, comme c'est devenu de plus en plus le cas dans la ville
de Kisangani ".
"Chaque jour, constatent les religieux, les droits fondamentaux de chaque
individu sont violés par le parti armé en place qui s'auto-définit hypocritement
'Rassemblement congolais pour la Démocratie', mais qui dans les faits
répète fâcheusement les habitudes les plus répressives de l'époque Mobutu".
"Nous exigeons - termine la lettre - la sécurité pour Pierre Komba et
pour sa famille et nous vous rendons responsable devant l'opinion publique
tant nationale qu'internationale du sort que des agents pourraient infliger
au journaliste en question ou à sa famille".
Pour plus d'informations : Agence Misna
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