16.02 - Malawi : Une famine dramatique.
La famine qui afflige le Malawi doit
être déclarée "catastrophe" nationale par le gouvernement.
C'est ce que demandent les religieux du diocèse de Lilongwe dans un
dramatique appel dans lequel il décrivent les dimensions de ce qui a
tout d'un immense désastre.
''Dans de nombreuses paroisses de certaines zones, les personnes âgées
se traînent péniblement jusqu'aux églises où il s'assoient se disant
prêtes à attendre la mort. C'est le cas du district de Dowa où les gens
ont pour toute nourriture des feuilles et des racines'', rapportent
les religieux.
Dans le village de Nauchi (Madasi) une mère et son enfant ont été assassinés
par empoisonnement. Ils étaient les seuls à avoir un peu d'aliments,
et pour cela, enviés de tous. ''A Kabunzi, la faim a tué au moins 7
personnes. Faire une estimation de ceux qui sont en train de mourir
de faim dans les zones rurales et pour le moment impossible. A Lilongwe
le nombre d'enfants qui préfèrent fuir leurs villages pour vivre sur
les routes augmente de jour en jour.
Travailler et se faire payer en aliments n'est pratiquement plus possible''.
''Les gens sont réduits à vendre le peu de biens qui leur restent mais
un poulet qui coûtait 100 kwachas (2 dollars américains) a chuté de
30/40 kwachas alors que le bétail s'est stabilisé à 1.500 kwachas (30
dollars). ''Pour ce qui est le maïs, la disponibilité est minime et
en quantité limitée. Les gens passent des nuits entières à faire des
files pour pouvoir en acheter quelques kilogrammes et ceux qui arrivent
à l'acheter à bas prix le revendent à des sommes exorbitantes''.
Les religieux demandent au gouvernement de "baisser le prix du
maïs (au moins au niveau de l'année passée) et d'instaurer des contrôle
sévères sur les coûts et de reconstituer les réserves nationales''.
''Nous, avec le peu de moyens dont nous disposons, nous sommes en train
de faire ce que nous pouvons pour assister les plus nécessiteux, mais
nos efforts ne suffisent pas pour arrêter la tragédie. Nous demandons
que, dans la mesure du possible, le travail soit payé par des produits
alimentaires. Nous avons un besoin urgent d'aide de la communauté internationale
pour soulager les souffrances d'un peuple qui se meurt'', disent en
conclusion les religieux.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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