13.02 - Jean Paul II reçoit les évêques
argentins.
Alors que "de nombreuses personnes se
retrouvent face à un avenir plein de risques et d'incertitudes", le
pape a invité l'Eglise d'Argentine "à offrir sa collaboration à l'Etat
pour favoriser un dialogue national".
Recevant les évêques d'Argentine lors de leur visite "ad
limina", il a d'ailleurs repris les termes même des diverses
interventions des évêques lors des premières semaines
qui ont connu la crise et les manifestations populaires.
Jean Paul II a rappelé que le pays sud-américain connaissait actuellement
une conjoncture économique et sociale telle qu'elle mettait en péril
la stabilité démocratique et la solidité des institutions publiques.
"La préoccupation pour le moment présent - a-t-il observé - doit aboutir
à un sérieux examen de conscience sur la responsabilité de chacun et
sur les tragiques conséquences de l'égoïsme, des comportements que nombreux
sont ceux qui dénoncent et de la mauvaise administration des biens de
la nation".
Il a souligné qu'en 1995 déjà, à l'occasion de la précédente visite
des prélats argentins, il avait lui-même signalé que la corruption et
l'impunité courraient le risque de se généraliser, entraînant avec elles
l'indifférence sociale et le scepticisme. Ce n'est évidemment pas à
l'Eglise d'évaluer ou de proposer les mesures techniques les plus opportunes
pour permettre au pays de se redresser, cependant, elle peut offrir
sa propre contribution en favorisant, comme c'est déjà le cas, un dialogue
national fructueux.
"Il est bon de rappeler, a-t-il déclaré, que la situation
sociale ne s'améliore pas seulement en ayant recours à des mesures techniques
mais essentiellement en promouvant des réformes qui aient une base humaine
et morale, qui considèrent comme il se doit l'aspect éthique de la personne,
de la famille et de la société".
Pour le Pape, "seule une nouvelle proposition des valeurs morales fondamentales,
telles que l'honnêteté, l'austérité, la responsabilité face au bien
commun, la solidarité, l'esprit de sacrifice et la culture du travail"
peut assurer un développement intégral pour tous les membres de la communauté
nationale. "Il faut garder à l'esprit que les Argentins doivent être
les protagonistes et les principaux artisans de la reconstruction du
pays. Celle- ci ne doit toutefois pas se faire sur le mirage du profit
ou du consumérisme, mais sur les traditions de la sobriété, de la solidarité
et de la générosité qui animent le cœur de votre peuple."
Cette visite des évêques argentins leur a permis de faire
part de leurs préoccupations face au manque de vocations dans leurs
diocèses, au cours des visites aux différents services de la curie romaine.
Pour répondre au défi de l'évangélisation, il faut un nombre suffisant
d'évangélisateurs, mais les vocations ne peuvent croître que s'il y
a un milieu familial et social capable de les susciter et de les promouvoir.
C'est ce que leur a confirmé Jean Paul II. "En ce sens, il est très
important de pouvoir compter sur des familles saines, stables, fondées
sur de vraies valeurs domestiques". Toutefois, Jean Paul II a en même
temps souligné que les "organisations" sont elles aussi "importantes",
qu'elles soient du genre paroissial ou scolaire, comme celles "liées
aux nouveaux mouvements apostoliques", qui sont "des milieux propices
à être insérés dans un style de vie en mesure d'offrir une éducation
basée sur la foi".
Pour plus d'informations : Agence Misna
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