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13.02 - France : Les problèmes pratiques de la laïcité.

Les responsables de l'Eglise catholique en France et l'Etat français ont scellé, le mardi 12 février, un accord instituant des rencontres régulières au plus haut niveau.

Inscrites dans le cadre scrict de la loi de séparation de 1905, cette nouvelle méthode de travail entend en faciliter lapplication. Son but est de procéder à l'examen des problèmes d'ordre administratif et juridique qui se posent dans les relations entre l'Eglise catholique et l'Etat français. Des réunions régulières auront ainsi lieu, confirme un communiqué de Matignon, siège du Premier ministre à Paris.

La première réunion officielle du canal de discussion s'est tenue ce même 12 février au matin en présence du Premier ministre Lionel Jospin, du Ministre de l'intérieur et des cultes, Daniel Vaillant, de l'archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger, de l'archevêque de Bordeaux et président de la Conférence épiscopale, Mgr Jean-Pierre Ricard, du vice-président et évêque de la Rochelle, Mgr Georges Pontier et du P. Stanislas Lalanne, secrétaire général de l'épiscopat français.

Invité remarqué, Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique, qui témoignait ainsi de la dimension diplomatique de la rencontre. Du côté du Saint-Siège, on affirme qu'il s'agit avant tout de dépasser, en concertation avec de hauts responsables administratifs français, certaines difficultés apparues dans l'application du statut légal de l'Eglise catholique en France.

Si cette date se trouve à proximité des échéances électorales, on précise de part et d'autre qu'il ne s'agit que d'une "harmonisation difficile des calendriers respectifs." Depuis de nombreuses années que l'épiscopat français demandait la mise en place de cette réflexion. A ce sujet, une réunion avec Lionel Jospin avait eu lieu le 13 juin dernier et le président de la Conférence épiscopale avait rencontré Jacques Chirac, président de la République, au mois de décembre.

Du côté de l'Etat français, on souligne qu'il s'agit de se mettre autour d'une table de manière à régler des problèmes pratiques, sans que des accords soient pour autant à chaque fois nécessairement trouvés." L'objectif n'est pas de solenniser ces rencontres, mais d'officialiser un dispositif pragmatique" dit-on après du Premier Ministre français. Cinq groupes de travail seront ainsi créés : enseignement catholique, aumôneries, moinuments historique et patrimoines, droit du travail, questions fiscales. A quoi devrait s'ajouter bientôt : le problème du secret pour les ministres des cultes, la bioéthique et les rythmes scolaires.

Ces réunions, ces groupes de travail et ces accords éventuels devraient, en outre, permettre à l'Eglise catholique en France de trouver une place institutionnelle définie en fonction de son identité particulière. L'Etat français a entreprend déjà ce travail avec d'autres cultes comme l'islam et le judaïsme.

Le président de la Fédération Protestante de France, le pasteur Jean-Arnold de Clermont a déclaré au quotidien catholique "La Croix": "Je suis amusé de voir que M. Jospin reçoit les hauts dignitaires de l'Eglie catholique. Il y a un traitement différent, déséquilibré des différents responsables des cultes en France. Tout se passe comme si le culte catholiuque était implicitement reconnu comme le culte principal."

A quoi René Rémond avait répondu à l'avance sur France-Culture le 27 janvier dernier : "Notre société politique trouve normal que, chaque année, le Premier ministre se rende au dîner du Conseil Représentatif des Institutions juives de France et qu'il partage un repas de rupture de jeûne pendant le Ramadan. Et on ne s'imagine pas qu'il puisse visiter la Conférence épiscopale catholique qui représente 47 millions de baptisés !"

Pour plus d'informations : Conférence des évêques de France

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