16.02 - Russie : Cela ne date pas d'aujourd'hui.
"Le dialogue entre catholiques et orthodoxes
est interrompu, mais cela ne date pas d'aujourd'hui", a déclaré
Mgr Kondrusiewic, à l'annonce de l'annulation de la visite de
Mgr Kasper.
Le nonce apostolique à Moscou, Mgr Giorgio Zur, a confirmé le
jeudi 14 février l'annulation officielle par le Patriarcat de Moscou
de la visite du Cardinal Kasper à Moscou, prévue pour fin février, suite
à la décision du Saint Siège de normaliser la structure canonique de
l'Eglise Catholique en Russie.
Le métropolite Kirill de Smolensk, qui aurait dû conduire la délégation
russe dans les entretiens avec le Cardinal Kasper, a envoyé une lettre
au Cardinal dans laquelle il affirme que la décision du Vatican rend
impossible toute négociation, et que, actuellement, "nous n'avons rien
à nous dire". Le métropolite a pris une position extrêmement rigide,
confirmée dans d'autres déclarations à la télévision publique russe
: il a raconté "avoir rencontré très souvent le Pape de Rome" et avoir
reçu de sa part de nombreuses promesses "qui ont toujours été démenties
par les faits".
La réunion extraordinaire du Saint Synode le 12 février dernier, après
avoir débattu longuement et de façon animée, avait cependant évité de
prendre une position de refus total, tout en accusant le Vatican de
continuer à organiser une stratégie de prosélytisme catholique en Russie.
Les rencontres bilatérales entre l'Eglise Orthodoxe Russe et les représentants
catholiques du Conseil Pontifical pour l'Unité des Chrétiens ont eu
lieu tous les deux ans jusqu'en 1990. Depuis, elles ont pris un rythme
nettement plus sporadique. Le métropolite Kondrusiewicz a déclaré
à Fides : "Le Patriarcat a ajourné plusieurs fois de telles rencontres,
y compris pour des causes extérieurs à nos relations, comme par exemple
la guerre au Kosovo."
..." Mais sous cette forme, le dialogue devient impossible. C'est
ce manque de disponibilité de la part des orthodoxes qui crée des malentendus
: souvent, nous n'avons pas la possibilité d'expliquer officiellement
notre position. Par exemple, nous proposons depuis longtemps aux orthodoxes
d'organiser une table ronde sur le prosélytisme, pour éclaircir notre
compréhension du phénomène que, de notre côté, nous avons toujours nié.
Dans ces dernières déclarations, le Patriarcat parle encore de "nombreux
et continuels épisodes de prosélytisme catholique en Russie", mais les
orthodoxes n'ont jamais cité un cas concret, et ils ne pourraient pas
le faire parce que nos prêtres n'usent pas de cette méthode".
Mgr Kondrusiewicz fait remarquer que l'institution des diocèses est
un fait ordinaire et prévu, et que l'intention de la mettre en place
avait été annoncée et expliquée à de nombreuses reprises aux membres
du Patriarcat.
Pour plus d'informations : Agence Fides
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