13.02 - Israël : Annulez le permis de
construire.
Les responsables chrétiens de Terre
Sainte ont une nouvelle fois interpellé le gouvernement israélien pour
qu'il annule "définitivement et rapidement" le permis de construire
de la mosquée de Nazareth.
Une délégation conduite par le nonce apostolique en Israël, Mgr Pietro
Sambi, a rendu visite le lundi 11 février, à la Commission ministérielle
israélienne chargée du dossier. Mgr Sambi était accompagné du P. franciscain
David Jaeger, conseiller juridique de la représentation pontificale
à Jérusalem et membre du Conseil de direction de la Custodie de Terre
Sainte, et du Révérend Charles Kopp, représentant des communautés protestantes
et évangéliques.
Les milieux chrétiens estiment que les gouvernements israéliens successifs
laissent pourrir la situation pour des raisons d'opportunisme politique,
en spéculant sur l'appui de l'électorat musulman, majoritaire dans la
population arabe israélienne.
Pour les chrétiens de Terre Sainte, le retard pris dans la décision
aggrave la situation: les extrémistes bloquent l'afflux des fidèles
au sanctuaire de la Basilique de l'Annonciation et crient par haut-parleurs
des insultes et des menaces contre les chefs des Eglises chrétiennes
et les fidèles chrétiens en Israël. Tout ceci se passe sans que les
forces de l'ordre israéliennes n'interviennent, déplorent les responsables
chrétiens. "Seule une décision rapide de rétablir l'ordre public pourrait
rassurer les fidèles chrétiens et mettre fin à un long cauchemar", estime
le P. David Jaeger.
L'Eglise de Terre Sainte est favorable à une nouvelle Conférence internationale
pour la paix au Moyen-Orient. "C'est la seule et unique voie." En effet,
après un an et demi d'Intifada, il est clair désormais que les deux
antagonistes ne sont pas capables de parvenir à un Accord si on les
laisse seules pour traiter. La Conférence devra comprendre les Etats-Unis
et la Russie, et aura pour rôle de rappeler que le conflit n'est pas
insoluble: "Le traité de paix est déjà prêt dans ses lignes générales,
il s'agit seulement d'avoir la volonté politique de le mettre en pratique".
En Israël même, la société civile israélienne est partagée en des courants
divers. Elle exprime son indignation face au terrorisme qui se développe,
de la peine pour les victimes, mais aussi de la perplexité face à l'incapacité
du gouvernement de Sharon de ramener le calme et la sécurité, des promesses
sur la base desquelles le faucon du Likoud a été élu. Le fait que 200
réservistes refusent de faire du service dans les territoires palestiniens,
en contestant la légitimité de l'occupation israélienne, est un autre
signe de malaise, pour le P. Jaeger.
Quant à la population palestinienne, elle est en proie à une grande
souffrance: "Le désespoir et la rage se sont emparés de plus de trois
millions de personnes; le terrorisme s'alimente sur ce terrain. Il faut
noter que le contrôle de l'ANP dans les territoires s'est affaibli,
en raison aussi des coups qui lui sont portés par l'armée israélienne.
C'est un aspect difficile à percevoir pour l'opinion publique israélienne:
d'un côté, Sharon demande à l'ANP plus de contrôle, et de bloquer les
terroristes; d'un autre côté, il frappe ses moyens, ses ressources,
ses hommes, et l'humilie face aux extrémistes qu'elle devrait contrôler".
Pour plus d'informations : Agence Fides
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