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19.02 - Zimbabwé : Une situation de violences.

"La situation est grave, bien pire que celle qui a caractérisé les précédentes élections" a déclaré le P. Yves La Fontaine, supérieur général des missionnaires de Mariannhill, rentré du Zimbabwe à Rome il y a quelques jours.

Dans un entretien avec l'agence missionnaire Misna, le prêtre a confirmé les préoccupations manifestées par une grande partie de la communauté internationale face aux violations des droits humains et civils commises dans le pays africain. Avec l'approche des élections présidentielles, les épisodes de violence et d'intimidations se multiplient.

"Dans certains cas - explique Père La Fontaine - des individus armés sont entrés dans des églises durant les célébrations liturgiques pour trouver des opposants politiques et les brutaliser. Les soi-disant 'vétérans de la guerre d'indépendance', souvent bien trop jeunes pour l'être, agissent sans retenue". Irrité par l'appui fourni depuis l'étranger à son rival, le dirigeant du Mouvement pour le Changement Démocratique (MDC), Morgan Tsvangirai, le chef de l'Etat Robert Mugabe adopte des comportements incompatibles avec un système démocratique.

... "Les militants du parti au pouvoir (ZANU-PF) font tout leur possible pour empêcher les opposants de voter, raconte le missionnaire, en ayant recours à tous les moyens. En contrôlant les voies de communication, en limitant les libertés de déplacement des personnes, en privant de documents électoraux les citoyens qu'ils soupçonnent de sympathiser pour le MDC. Même l'un de nos missionnaires, au Zimbabwe depuis 63 ans, ayant toujours voté, a été rayé de la liste des électeurs".

Des représentants des Eglises chrétiennes ont été arrêtés, le samedi 16 février, parce qu'ils avaient organisé une rencontre de prière pour la paix au Zimbabwé, après avoir refusé la patronage de cette initiative par le gouvernement. Le P. Kevin O'Doherty et les autres chrétiens arrêtés le 16 février ont été libérés, le lundi 18 février, après une brève audience au tribunal. Ils ont dû payer une caution de 1.000 dollars zimbabwéens, et, le 4 mars, ils devront se présenter de nouveau au tribunal.

Ils ont tous l'obligation de se rendre au poste de police chaque vendredi. Le révérend Noel Scott, pasteur anglican arrêté le premier et détenu dans une autre prison, a dû donner son passeport. Tous ont déclaré qu'ils avaient été bien traités, même s'ils ont ajouté : " passer deux nuits dans des cellules surpeuplées est une expérience humiliante ".

Le pays est en proie à une crise politique et économique, liée à la succession politique du Président Robert Mugabe qui est au pouvoir depuis 1980. Il veut remporter les élections des 9 et 10 mars prochains, malgré la forte opposition d'une grande partie de la population.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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