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19.02 - Inde : Connaître pour dialoguer avec les autres religions.

Le dialogue interreligieux est basé avant tout sur la connaissance, et les chrétiens doivent s'engager à étudier les doctrines et les textes sacrés des autres religions.

Telle est la position du P. Sebastian Painadath, jésuite, selon lequel la foi en Jésus-Christ exige des chrétiens qu'ils écoutent la voix du dieu présent dans les autres confessions. Mais, pour lui, cela veut dire aussi et avant tout que les chrétiens connaissent aussi les fondements essentiels de leur foi et de leur texte sacré, la Bible.

Le P. Painadath est le directeur d'un "ashram" à Kalady, dans le sud de l'Inde, et il intervient souvent aux séminaires sur le dialogue interreligieux organisés par la Fédération des Conférences épiscopales de l'Asie (FABC). "Toute interprétation authentique de la Parole de Dieu dans la Bible peut être mise en rapport avec la révélation dans les écritures des Hindous, dans le Coran ou dans le bouddhisme. Telle est la nouvelle conscience que nous avons aujourd'hui, et c'est aussi 'un signe des temps'".

Il remarque que "le Concile Vatican II a ouvert la fenêtre. Il a reconnu que le monde est en train de devenir multiculturel et le pape Paul VI a appelé cette époque 'l'époque du dialogue'. L'Église doit faire un long parcours sur la voie du dialogue. Concrètement, cela veut dire écouter la Parole de Dieu dans les Écritures des autres religions, s'ouvrir à l'esprit de Dieu œuvrant dans leur vie et sentir la grâce de Dieu qui s'insère dans leurs rites. C'est la seule voie que le christianisme peut prendre en Asie s'il veut survivre".

L'exemple à suivre dans la manière d'aborder la réalité chinoise est, plus que jamais, celui de Matteo Ricci, qui remonte au XVIe siècle. En Chine, par exemple, les gens et la religion ont une vision de la vie et du monde qui s'inspire de l'idée d'une harmonie universelle, et si une religion ne trouve pas sa place dans cette harmonie, elle ne pourra être acceptée.

En Inde, par contre, il y a une vision différente, parce que l'on croit à une existence parallèle. Donc "l'Inde respecte la pluralité, la Chine l'harmonie". En ce qui concerne le christianisme, "il devrait s'inculturer dans toutes les situations et les régions de l'Asie. Nous devons développer des rites thaïlandais, chinois, japonais. J'entends dire, lorsque je parle de rites, qu'il faut une théologie contextualisée, des formes de liturgie locales, des services pastoraux à administratifs. La structure hiérarchique de l'Église provient de l'Europe, et elle remonte à l'époque médiévale. Elle doit être basée, en revanche, sur la population asiatique".

Pour plus d'informations : Agence VID

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