02.03 - RD Congo : Le dialogue commence mal.
Les travaux du 'Dialogue intra-congolais',
entamés le lundi 25 février à Sun City en Afrique du Sud, sont
vraiment mal partis. Ils ont d'ailleurs été suspendus hier pour 24 heures.
L'interruption, une véritable 'douche froide' pour les partisans du
processus de paix, a été annoncée par Ketumile Masire, le médiateur
officiel. Elle découle du fait qu'aucun accord n'a été trouvé sur la
formation de la délégation de l'opposition. Jean-Pierre Bemba, leader
du Mouvement de Libération du Congo (MLC), a refusé la présence à la
table des négociations des représentants Maï-Maï, les milices pro-gouvernementales
formellement assimilées à des groupes de l'opposition.
Les représentants du gouvernement de Kinshasa ont dénoncé la présence
aux négociations de responsables politiques et militaires du Rwanda
et de l'Ouganda, les deux grands alliés de la rébellion qui contrôlent
la partie orientale du pays. Le ministre congolais des Affaires Etrangères,
Leonard She Okitundu a qualifié d'inacceptable cette présence.
La confusion règne donc parmi la multitude de partis et de mouvements
armés réunis sur la scène hollywoodienne de Sun City. La question de
fond, que tous les observateurs se posent, est, à dire peu, inquiétante.
Les délégués réussiront-ils à trouver un accord pour rétablir la paix
en République Démocratique du Congo ?
Il est important de rappeler que nous sommes en train de parler d'un
pays dévasté par une sanglante guerre qui a entraîné la mort et la destruction
depuis le 2 août 1998. Selon les organisateurs, les entretiens devraient
durer plus de 40 jours. Il reste à espérer que ces négociations, préparées
pendant des mois avec ferveur et dans la difficulté, n'échouent pas
avant même de commencer.
La responsabilité des participants est grande. Les agences humanitaires
parlent de deux millions de morts et d'un peuple à la débandade, surtout
dans les régions orientales de l'ex-Zaïre. Si le dialogue se soldait
par un échec, ce seraient les civils qui en subiraient les conséquences,
comme à l'habitude. Il est donc souhaitable que la communauté internationale
sorte de sa léthargie. Les Nations Unies ne peuvent pas continuer à
observer de loin un pays qui reste à le merci de bandes criminelles
n'ayant comme unique intérêt le contrôle des immenses richesses du sous-sol
congolais.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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