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27.02 - Indonésie : L'heure est à la réconciliation.

L'heure semble être à la réconciliation à Ambon, le chef-lieu de l'archipel indonésien des Moluques, troublé par trois ans de conflit entre musulmans et chrétiens.

A plus de deux semaines de la signature de l'accord qui doit ramener la paix dans cet archipel, plusieurs milliers de citoyens ont envahi les rues de l'île sans tenir compte des divisons entre les deux communautés.

Les sources de l'agence missionnaire Misna déclarent que ce 27 février, plusieurs milliers de jeunes chrétiens et de jeunes musulmans provenant de cinq villages de la petite île voisine de Haruku ont parcouru les rues en chantant des hymnes à la réconciliation et en traversant sans problème tous les quartiers.

Policiers et militaires se sont unis au groupe et même le commandant de la police est sorti. Les manifestants se sont rendus chez le gouverneur des Moluques, Saleh Latuconsina, visiblement ému. Il a déclaré "Dorénavant, Ambon sera libérée des incidents".

Ensuite, s'étant peut-être rendu compte d'avoir été peu prudent, il a invité la population à ne pas baisser la garde et l'a sommée de rendre toutes les armes éventuellement possédées, car le dernier délai pour la remise des armes est fixé au 31 mars.

L'exemple des résidents de Haruku a été suivi par les habitants d'Ambon. Un grand nombre de chrétiens se sont rendus dans la rue A.J. Patty, qui leur était jusque là interdite, et après deux ans et demi ils ont finalement pu faire des achats dans un centre commercial qui était réservé aux musulmans. Des jeunes à moto et en voiture ont roulé dans la ville de long en large en chantant et en saluant les passants.

Les prêtres du centre de crise d'Ambon notent que de nombreux jeunes chrétiens portaient des bérets rouges et les musulmans des couvre-chef blancs. "Il y a trois ans, c'étaient des symboles de division - commentent les religieux - mais maintenant que les membres des deux communautés religieuses se sont mêlés, ils représentent l'unité retrouvée, selon le vieux dicton national "Différents mais unis". Les forces de sécurité étaient toutefois en état d'alerte pour tenter d'éviter d'éventuels désordres.

Pour plus d'informations : Agence Misna

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