Infocatho



02.03 - Inde : Graves émeutes interreligieuses.

Les Eglises de l'Inde ont exhorté le gouvernement à prendre des mesures énergiques pour faire cesser les affrontements entre hindous et musulmans dans l'Etat du Gujarat qui ont fait plus de 400 morts depuis le mercredi 27 février.

Le Conseil national des Eglises de l'Inde (NCCI), qui rassemble 29 Eglises orthodoxes et protestantes, a publié dans la nuit du jeudi 28 février un communiqué dans lequel il exhorte le gouvernement à "contrôler la situation en appliquant des mesures et des actions énergiques pour restaurer la paix et l'harmonie".

En effet le mercredi 27 février, au moins 57 personnes, dont 14 enfants, sont mortes dans l'ouest de l'Inde quand un train transportant des militants hindouistes de retour d'une cérémonie religieuse a été incendié par des dizaines de musulmans en colère. Selon un témoin des violences, les assaillants étaient plus de 2.000. D'autres personnes ont affirmé qu'une centaine de musulmans avaient attaqué le train.

Il y avait environ 75 passagers à bord des quatre voitures du "Sabarmati Express", incendié à Goghra, dans l'Etat indien de Gujarat, selon l'administratrice régionale Jayanti Ravi. Les voitures ont été totalement calcinées et les pompiers combattaient toujours le feu plusieurs heures après qu'il a éclaté.

Le Premier ministre indien Atal Bihari Vajpayee a lancé mercredi un appel national au calme, exhortant les nationalistes hindous de ne pas mener de représailles. "Nous devons protéger la fraternité indienne à tout prix", a-t-il dit. Selon un haut responsable indien, qui a requis l'anonymat, des musulmans ont attaqué le train au moment où il quittait la gare de Godhra, à 150 kms au sud-est d'Ahmadabad, la capitale économique du Gujarat. Godhra compte 30% d'habitants de religion musulmane et est le théâtre de fréquents affrontements entre hindous et musulmans.

Lors des célébrations de l'Aïd el-Adha, la fête musulmane du sacrifice, le week-end dernier dans la ville voisine de Baruch avaient été émaillées de violences. "Le train a peut-être été incendié au cours d'une action de représailles", a-t-il estimé. Le train transportait des activistes appartenant à une organisation nationaliste hindoue qui tente de bâtir un temple sur l'emplacement d'une mosquée dans l'Etat d'Uttar Pradesh, dans le nord du pays.

Les violences religieuses déclenchées par l'attaque d'un train par des musulmans mercredi dernier se propagent dans l'Etat du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde, où le bilan des affrontements entre musulmans et hindous atteint 408 morts, ont estimé samedi les autorités. Pour la quatrième journée consécutive, les violences se sont poursuives samedi, malgré l'ordre donné à l'armée de tirer sur les émeutiers et l'instauration d'un couvre-feu dans 37 villes.

Dans la ville de Vadodra, dans l'est du Gujarat, au moins sept musulmans qui travaillaient dans une boulangerie ont été brûlés vifs samedi par la foule, selon des responsables de la police qui s'exprimaient sous couvert de l'anonymat. Vendredi, au moins 122 musulmans avaient été brûlés vifs par des hindous lors de trois attaques sur Ahmadabad, la capitale commerciale de l'Etat, et deux autres villages. 27 personnes ont été brûlées vives vendredi soir dans le village de Sardarpura pris d'assaut par des hindous. De nouvelles émeutes accompagnées de pillages ont été signalées dans les villes de Surat, Bhavnagar, Vadodra et Ahmadabad, la plus touchée par les violences.

Pour plus d'informations : Agence ENI

Retour