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27.02 - Pie XII : Les faits et la fiction..

Jean-Yves Riou, directeur d´"Histoire du christianisme magazine", "l´Histoire contredit la fiction du film "Amen". "Les faits historiques sont moins caricaturaux que ce que laisse entendre le cinéaste."

A l'appui de cette affirmation, le quotidien français "Le Figaro" publie un document historique exclusif : la couverture d´une brochure de masse distribuée en 1931 par le diocèse de Cologne, où la Croix du Christ fait voler en éclats la croix gammée. A côté, l´affiche du film. Et la "légende" explique: "L´affiche du film et la réalité historique".

Les témoignages historiques indiquent que "Pacelli aimait les Allemands mais détestait les nazis". Il savait l´incompatibilité radicale du national-socialisme et du christianisme. Tout comme la majorité des cadres du catholicisme allemand. Tout comme les cadres nazis. Ainsi, Rosenberg : "Le catholicisme est, à côté du judaïsme démoniaque, le second système d´éducation d´espèce étrangère qui doit être vaincu psychiquement et spirituellement, si un peuple allemand, conscient de l´honneur, et une véritable culture nationale doivent naître un jour".

La brochure populaire que "Le Figaro" présente, en exclusivité, démontre amplement cet antagonisme qui se manifeste dans les textes mais, aussi, dans la rue : insultes, agressions physiques, prises d´assaut d´évêchés par les jeunesses hitlériennes, arrestations et déportations.

Ce qui n'empêche pas les évêques de lever, le 30 mars 1933, à contrecoeur c'est vrai, l´interdiction pour les catholiques d´adhérer au NSDAP, sans pour autant revenir sur la condamnation des erreurs doctrinales et éthiques. Certains, tel Mgr Schulte, cardinal-archevêque de Cologne, dérapent en autorisant la présence des étendards à la croix gammée dans les églises et la réception des sacrements en uniforme du parti ! A Rome, le cardinal Pacelli fulmine.

C´est dans ce contexte, à la demande d´Hitler, qu´un concordat est signé le 20 juillet 1933 entre le IIIe Reich et le Vatican. Comme prévu par Pacelli, entre 1934 et 1937, le Kirchenkampf, la lutte contre l´Eglise, s´intensifie. Les nazis attaquent sur tous les fronts : stérilisation obligatoire des malades mentaux, assauts contre les organisations de jeunesse, la presse, les écoles et les organisations professionnelles catholiques, procès de moeurs ou de trafic de devises contre des religieux.

Pie XI, le 21 mars 1937, publie, non en latin selon l'habitude, mais en allemand, l´encyclique "Mit Brennender Sorge" (Avec un souci brûlant) qui est lue dans les 15 000 chaires d´Allemagne. Cette condamnation claire est vécue comme une déclaration de guerre par les nazis qui répondent à la "provocation" par la violence.

Désormais les évêques poussent les catholiques à la résistance passive et font des déclarations de plus en plus dures contre le régime, jusqu´à cette lettre pastorale collective (août 1943), dite Lettre des dix commandements, dans laquelle ils écrivent : "Tuer est mauvais en soi..., même si cela a été perpétré prétendument pour le bien commun : contre les malades mentaux, contre les blessés incurables... contre des prisonniers de guerre ou des détenus désarmés contre des hommes de races et d´origines étrangères". Göring se plaint amèrement : "L´Eglise catholique persiste à se conduire de manière indigne. Nous leur présenterons la facture à acquitter après la guerre".

Après les rafle des juifs de Rome, les 16 et 17 octobre, l'intervention de Pie XII, empêchera le départ de plusieurs milliers de juifs vers les camps. Il serait bon de savoir quelles interventions les communautés juives si influentes aux Etats-Unis ont demandées et obtenues du pouvoir américain. Il y a des silences qui sont étonnants .....

Pour plus d'informations : Le Figaro

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