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07.03 - Le
message du Grand Rabbin de France
Retenu par sa convalescence après
une dure maladie, le Grand Rabbin de France, M. Joseph Sitruk, a fait
parvenir ce message à la communauté juive, le lundi 4
mars 2002. Nous tenons à vous en donner l'intégral en
raison même de l'espérance dont il témoigne, au
coeur des événements de Terre Sainte.
" Mes chers amis,
"Je suis persuadé que tout le monde réalise combien j'aurais voulu
être des vôtres ce soir. J'ai tenu à rompre le silence, prolongé mais
provisoire rassurez-vous, par ces quelques mots devant la communauté
juive, qui vit en ce moment une tragédie.
"S'agit-il simplement d'être les comptables de la mort pour dénombrer
les victimes ou commenter l'actualité, comme on le fait depuis plusieurs
mois : " Avez-vous entendu ce qu'ils ont dit? - Tu as vu ce qu'ils ont
montré ? " NON ! Ce soir nous sommes là pour autre chose.
"Je le dirais en 3 mots :
"PRIER, PRIER et PRIER…
"Prier pour le repos des victimes et la guérison des blessés.
A moins d'y avoir été confrontés, personne ne peut imaginer les souffrances
liées à une telle meurtrissure. Prions l'Eternel pour qu'il allège les
souffrances de chacun.
"Prier pour que Hachem nous envoie la solution.
Aujourd'hui, je crois que tous les hommes s'accordent à reconnaître
qu'il n'y a pas de solution humaine à ce conflit et qu'élaborer de nouvelles
stratégies paraît ne devoir rien changer. Ce point est très important,
car selon notre Foi, D.ieu n'intervient dans l'Histoire que si les hommes
sont persuadés que Lui seul détient la solution.
Je crois que le moment est venu de nous tourner vers Lui.
"Prier d'une part, pour que le peuple juif ne cède pas au découragement
qui le menace
car, si je n'ai pas de correspondant de presse en Israël, j'y ai des
enfants qui étudient et ne cessent de me rapporter la tristesse, la
lassitude qui se lisent sur les visages ; et d'autre part,
"Prier pour que ce peuple juif conserve son idéal et sa confiance,
confiance en D. ieu, bien sûr, mais confiance en l'Homme aussi ! Il
ne faut pas céder à la tentation de ressembler à ceux qui nous agressent.
Il faut continuer d'espérer en une paix vraie, ce que j'appelle une
paix vraie, c'est-la paix des cœurs, celle que l'on inculque aux enfants.
Et à ce sujet, je voudrais juste faire le commentaire suivant : quand
un enfant meurt dans un conflit, ce n'est pas l'ennemi qui disparaît,
c'est l'humanité qui s'éteint. A l'enterrement de chaque enfant, devraient
être présents les parents des deux camps, pour réaliser le drame qui
se joue sous leurs yeux.
"C'est pourquoi, chère communauté, je vous demande d'être grande
ce soir, comme D. ieu l'attend de nous. Nous qui avons enduré tant d'épreuves,
nous devons rester debout jusqu'au bout de l'Histoire et, comme à l'approche
d'une aurore attendue dont chacun sait qu'elle est précédée de la nuit
la plus noire, ce sursaut d'énergie est vital pour notre Peuple. Il
doit commencer là où notre Peuple s'est construit, c'est-à-dire dans
la spiritualité, autrement dit, ici, ce soir, au temps de la prière
et de la méditation.
"Dans l'espoir de vous retrouver tous très bientôt, recevez mes
sentiments affectueux.
Joseph SITRUK
Pour plus d'informations : Communauté
Juive
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