12.03 - France : Le décès du
cardinal Billé.
Le cardinal Louis-Marie Billé, archevêque
de Lyon et Primat des Gaules, ancien président de la Conférence épiscopale
de France, est décédé à Bordeaux le mardi 12 mars.
L'Eglise de France souffre de la disparition de cet homme humble, discret,
réconciliant chacun dans la paix d'une foi intensément
vécue. Elle est d'ailleurs marquée par la disparition
du cardinal Decourtray, archevêque de Lyon et par celle du cardinal
Eyt, archevêque de Bordeaux, tous deux, évêques d'une
grande valeur.
Louis-Marie Billé était âgé de 64 ans. Depuis plusieurs mois,
il souffrait d'un cancer du colon pour lequelquel il avait dû
se faire opérer. Il avait donné sa démission de la présidence
de la Conférence épiscopale française au mois d'octobre 2001 pour cette
raison, mais il avait toutefois conservé son poste d'archevêque de Lyon.
Ayant suspendu une grande part de ses activités, il avait émis le souhait
de pouvoir passer Pâques avec les fidèles de son diocèse.
Né le 18 février 1938 à Fleury-les- Aubrais, près d'Orléans,
il a passé la plus grande partie de son enfance en Vendée, à laquelle
il était resté très attaché. Evêque le 19 mai 1984 pour le diocèse de
Laval, en Mayenne, il avait ensuite été nommé archevêque d'Aix-en-Provence
en 1995, puis le 10 juillet 1998, à Lyon, comme archevêque, prenant
le titre de 'Primat des Gaules'.
Elu président de la Conférence des évêques de France en novembre 1996,
il a été réélu à ce poste en 1999, pour un nouveau mandat de trois ans.
C'est à ce titre qu'il avait pris l'initiative tout à fait particulière
d'inviter les jeunes prêtres français à la rencontre annuelle des évêques
à Lourdes, en 1999.
Créé cardinal par Jean Paul II lors du dernier consistoire, en février
2001, il était notamment membre des Congrégations pour les évêques et
pour la culture, ainsi que membre de la Commission pontificale "Ecclesia
Dei", chargée depuis le schisme d'Ecône en 1988, de faciliter la pleine
communion ecclésiale aux traditionalistes qui veulent rester fidèles
au pape.
Ses frères dans l'épiscopat, témoignent du vide
que son départ cause dans l'Eglise de France.
" La mort du cardinal Louis-Marie Billé, dit la cardinal Lustiger,
est une nouvelle épreuve pour l'Église à Lyon et en France. Perdre un
frère, un ami, est toujours une douleur. Mais je pense d'abord à son
diocèse de Lyon, éprouvé pour la troisième fois par la mort prématurée
de son évêque. Louis-Marie Billé était disponible dans la main de Dieu.
S'il s'est battu jusqu'au bout contre sa maladie, c'est pour la part
du troupeau du Christ qui lui était confiée. Son intelligence pétrie
d'Évangile était toujours bienveillante et donc pénétrante sur les hommes,
les situations, les enjeux. On pouvait compter sur son courage et sa
lucidité. En peu de temps, il a permis que nous, évêque de France, fassions
des choix importants qui touche l'avenir de l'Église en notre pays.
Il nous manquera en des temps difficiles. Mais notre espérance demeure.
Priant pour lui, nous savons qu'il prie pour nous et pour tous ceux
dont il avait reçu la charge."
"La mort du cardinal Louis-Marie Billé, déclare le cardinal Etchegaray,
est une perte pour le diocèse de Lyon, après la mort prématurée de ses
deux prédécesseurs, les cardinaux Albert Decourtray et Jean Balland.
C'est aussi une perte pour toute la France. Pour moi, il était la figure
même d'un pasteur au sens fort du mot, celui qui conduit. Le cardinal
Billé avait un sens pédagogique très fort, nourrit des saintes écritures,
de la parole de Dieu. Il possédait ce sens extraordinaire de l'éducation
simple et profonde, pour tout le peuple. "
"C'est une épreuve mystérieuse que l'on porte dans la peine et la prière,
un frère très cher que le Seigneur nous prend, dit le cardinal Paul
Poupard, président du Conseil pontifical pour la Culture : "J'ai découvert
un pasteur heureux au milieu de son peuple, un homme de la parole de
Dieu, ce qui donnait à sa propre parole, tout son retentissement. Il
était discret, humble et avait un réel sens du discernement. A l'assemblée
des évêques de France, à Lourdes, ses interventions étaient attendues
et mesurées. Ses frères évêques se reconnaissaient en lui car ses paroles
étaient issues d'une profonde réflexion, mais aussi de la méditation".
Pour plus d'informations : Conférence
des évêques de France
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