Infocatho



15.03 - Les femmes et les fondamentalismes.

La résolution sur "les femmes et le fondamentalisme" votée par le Parlement européen est le fruit d'un "laïcisme exaspéré", a estimé jeudi le cardinal Roberto Tucci, sur les ondes de Radio Vatican.

Votée par 242 voix pour et 240 contre, cette résolution avait été présentée par la socialiste Maria Izquierdo Rojo, députée européen. Certains passages sujets à scandales avaient déjà été supprimés, en particulier celui qui en appelait au patriarche orthodoxe roumain et au pape "afin qu'ils modifient leur attitude à l'égard des lesbiennes."

La résolution définitive, qui n'est pas contraignante pour les Etats membres de l'Union Européenne contient une série d'attaques contre les Eglises et les communautés religieuses, affirmant en particulier que les organisations religieuses "agissent objectivement contre l'ordre démocratique de l'Union".

Elle s'oppose ainsi aux "interprétations religieuses, traditions culturelles ou législations qui limitent les droits de la femmes" et elle suggère l'application de la législation anti-discrimination aux organisations religieuses.

Cette résolution controversée voulait surtout s'attaquer au fondamentalisme religieux musulman, explicitement désigné, notamment dans ses formes afghanes et saoudiennes, mais elle englobe la pratique religieuse en général, sans craindre l'amalgame et elle comporte ainsi des dispositions implicitement dirigées contre l'Eglise catholique et contre le statut des religieuses, en particulier les moniales.

Parmi "les points obscurs" que relève la résolution, on peut aussi noter "l'ingérence d'organisations religieuses dans la vie publique et sociale de l'Europe" ou encore le fait d'affirmer que "la procréation est un fait purement personnel, donc tout type de fécondation artificielle ou d'avortement est licite".

Dans son édition du 14 mars, le quotidien catholique italien "Avvenire" parle de "laïcisme enragé". "Les Talibans et les Eglises chrétiennes, dans l'optique de la députée espagnole, sont quasiment la même chose, et entre la foi religieuse et la liberté démocratique, il y aurait toujours selon elle un inexorable conflit", déplore le journal qui parle de résolution "absurde".

La Commission des épiscopats de la Communauté européenne, la COMECE, regrette ce texte qui ne s'attaque pas au sujet qu'il aborde, "avec la précision, le respect et responsabilité qu'il mérite."

Pour plus d'informations : COMECE

Retour