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17.03 - Colombie : L'assassinat de Mgr Duarte.

Le cartel de la drogue pourrait être impliqué, dans l'assassinat de l'archevêque de Cali, Mgr Isaias Duarte, après la virulente dénonciation de l'archevêque sur l'argent de la drogue qui servirait dans l'actuelle campagne électorale.

Il avait en effet récemment accusé les partis politiques de se servir de l'argent de la drogue dans leur campagne. L'archevêque a été tué, le samedi 16 mars, à la sortie d'un office par deux tueurs à gage, semble-t-il. L'émotion est grande en Colombie, après cet assassinat qui intervient après l'assassinat de la sénatrice Martha Catalina Daniels et l'enlèvement de la candidate des Verts à la prochaine présidentielle, Ingrid Betancourt, ces trois dernières semaines.

L'assassinat a eu lieu à la sortie d'un office dans un quartier populaire en début de soirée, à Aguablanca, un des secteurs les plus pauvres de la capitale du Cauca. L'archevêque de Cali, troisième ville de Colombie avec deux millions d'habitants, située à 480 km au sud-ouest de Bogota, venait de monter à bord d'une voiture après avoir célébré une messe et marié soixante-dix couples à l'église du Bon pasteur.

Les deux meurtriers ont fait feu à six reprises en direction de l'archevêque, décédé des suites de ses blessures peu après 21 heures locale après avoir été transporté dans une clinique de Cali. Un prêtre présent à ses côtés, Joaquin Cortés, également touché par les impacts de balles, est hors de danger.

Dimanche, le pape Jean Paul II a dénoncé "l'assassinat barbare" de l'archevêque de Cali. Il a en outre exhorté les Colombiens à retrouver le chemin du dialogue.

Mgr Isaias Duarte Cancino avait publié récemment un éditorial très dur dans le quotidien " El Pais " de Cali où il critiquait avec force la férocité des rebelles et l'indulgence excessive du gouvernement. Il avait alors rappelé l'attaque menée par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) à Arboleda, où les rebelles se sont livrés pendant 18 heures à un massacre dans la population ; ils ont ensuite joué avec les têtes des policiers et des militaires assassinés.

Il y déclarait notamment : ... "La population colombienne regarde avec stupeur ces violences continues contre les populations pauvres de Colombie ; et pourtant, les rebelles ont l'insolence d'affirmer qu'ils représentent la population de Colombie à la table des négociations, alors que nous savons que la seule chose qu'ils font est de l'outrager, de l'humilier, et de la détruire par des enlèvements, par la violence sous toutes ses formes et par la mort"

… "Un rebelle qui enlève et qui tue, qui élimine des populations tout entières et qui prétend travailler pour la paix, manque des vertus qui sont le propre d'un être humain, et devient l'homme le plus misérable que l'on puisse imaginer"

… "Jusques à quand devrons-nous, dans notre patrie, supporter un groupe de vandales qui, par le seul fait qu'ils portent des brassards (ELN, FARC) pensent qu'il est permis de semer la panique et la terreur dans notre pays, en se comportant comme des hordes sanguinaires et fratricides, en se livrant à des enlèvements, à des crimes, à des génocides et à des attaques contre les populations et contre la police, en bref, à< des crimes contre l'humanité? ".

"Quelle tristesse!", s'est exclamé Alvaro Uribe, le candidat indépendant de droite aux élections présidentielles du 26 mai, et grand favori du scrutin selon tous les sondages avec 60% des intentions de vote. "C'est un crime affreux", a déclaré Horacio Serpa, le candidat libéral au scrutin. Noemi Sanin, autre candidate indépendante (centriste) à ces élections, a qualifié ce meurtre de "profonde barbarie".

Pour plus d'informations : Agence Fides

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