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19.03 - France : La célébration de l'Eucharistie.

Une enquête du Centre national de pastorale liturgique (CNPL) préconise le développement de célébrations eucharistiques centralisées en un lieu donné car on constate que les ADAP, Assemblées dominicales en l'absence de prêtres sont en net recul.

Cette enquête a été menée dans plus de 70 diocèses en France sur la pratique de la messe dominicale à la suite des regroupements paroissiaux qui s'y sont généralisés. Les meilleures formules mises en place pour répondre à la baisse du nombre des prêtres sont celles permettant de recréer du lien social et des communautés ecclésiales plus vivantes.

Cette évolution vers une plus grande centralisation des messes dominicales risque cependant de contrarier la vie communautaire locale où les habitants d'une localité se retrouvaient chaque dimanche.Il y a également le risque que les enfants des catéchismes et les personnes trop âgées soient dans l'impossibilité de se rendre facilement à une célébration plus éloignée.

Or, estiment les évêques, c'est le rassemblement dominical qui donne sa cohésion à la communauté ecclésiale. L'enquête menée par le CNPL auprès d'une large palette de responsables diocésains de liturgie révèle qu'en tout premier lieu, l'accent doit se porter sur la célébration de l'eucharistie. Les ADAP sont beaucoup moins plébiscitées aujourd'hui, précisément parce qu'on n'y célèbre pas l'eucharistie.

La formule dite des "messes tournantes" souvent pratiquée, en relation avec les ADAP, est critiquée car elle suscite nombre d'effets pervers: perte des personnes non mobiles (jeunes et personnes âgées), absence de repères fixes pour les pratiquants occasionnels (or leur nombre est plutôt à la hausse alors que celui des pratiquants dits réguliers est en baisse) et absence d'unité entre les dimanches successifs. Sans compter que cette solution ne permet guère la construction d'une communauté ecclésiale vivante.

Une autre formule a été proposée : une messe dite à heure fixe dans un lieu fixe et central plus une autre messe tournante dans les autres localités. Mais aussi de plus en plus, l'assemblée dominicale est choisie perçue comme un groupe avec lequel on se sent en affinité et que l'on rejoint. Ce qui entraîne un certain nomadisme des fidèles, surtout dans les grandes villes qui rejoignent des communautés eucharistiques à dominante "charismatique" ou à dominante "liturgique.

Enfin, les lieux de pèlerinage et les communautés contemplatives sont signalés comme des pôles essentiels: lieux témoin d'une vie ecclésiale dont le cœur est l'Eucharistie et lieux d'appel pour une pratique, dominicale notamment, occasionnelle ou non.

Cette enquête est le point de départ d'une réflexion des animateurs de la pastorale liturgique selon Philippe Barras, laïc et vice-directeur du CNPL, qui n'hésite pas à dire qu'il faut s'inspirer, en France, de l'exemple des communautés de base en Amérique Latine ou en Afrique.

Pour plus d'informations : C.N.P.L.Conférence des évêques de France

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