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19.03 - Arabie saoudite : La police religieuse en accusation.

La police religieuse saoudienne est mise en accusation par Amnesty International après la mort de 15 écolières brûlées vives dans leur école.

Dans un appel à la presse internationale, Amnesty International réclame une enquête urgente après la mort de 15 écolières à La Mecque le 11 mars dernier. La police religieuse saoudienne, la très redoutée "Al Mutawa", aurait empêché les filles de sortir de leur école en flammes parce qu'elles ne portaient pas le foulard islamique et la longue robe noire, l'"abaya".

Le chef de la police de La Mecque, Mohammed al-Harthy, a déclaré qu'un membre d'"Al Mutawa" a tenté d'interférer dans le travail des secours. "Il se battait avec un officier de police, essayant de l'empêcher d'entrer dans l'école en flammes". Selon des articles parus dans la presse, la police religieuse empêchait les secours, sous prétexte que c'était "pécher" que d'approcher les filles.

Le Ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Nayef ben Abdel- Aziz, affirme de son côté que les articles de presse sont sans fondement, car la police religieuse était sur place uniquement pour assurer que les filles n'étaient pas sujettes à de mauvais traitements une fois hors de l'école. Il a vivement démenti les rapports faisant état du blocage des secours par la police religieuse, à l'origine de la mort de 15 jeunes filles, âgées de 14 à 17 ans, prises dans les flammes de leur école.

Le prince héritier Abdallah ben Abdel-Aziz, qui dirige en fait le Royaume,est dans l'obligation de convoquer une commission ministérielle pour analyser la situation, d'autant qu'une série d'articles de presse ont osé mettre en cause ouvertement la police religieuse, fait extrêmement rare dans ce pays qui vit sous le régime d'un islam sunnite particulièrement fermé, l'islam wahhabite.

Le quotidien "al-Iqtissadiya", citant des témoins, a affirmé trois jours après la catastrophe, que la police religieuse avait "empêché" les jeunes écolières de quitter l'établissement en feu car elles ne portaient pas le voile islamique obligatoire en Arabie saoudite. Les membres de la Défense civile, des hommes, ont été empêchés de pénétrer dans l'école de jeunes filles, la séparation des sexes étant de rigueur.

Pour plus d'informations : Agence Oumma

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