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25.03 - France : L'enseignement du fait religieux.

Le 14 mars, le ministre de l'Education nationale français, Jack Lang, a annoncé son intention d'inscrire l'enseignement du "fait religieux" dans l'école laïque.

Il avait demandé au philosophe Régis Debray un rapport en vue de "réexaminer la place dévolue à l'enseignement du fait religieux. Et cela dans un cadre laïc et républicain." "L'histoire des religions, déclare Régis Debray, n'est pas le recueil des souvenirs d'enfance de l'humanité, ni un catalogue d'aimables ou funestes bizarreries."

..." Elle peut contribuer à relativiser chez l'élève, la fascination conformiste de l'image, le tournis publicitaire, le halètement informatf, en leur donnant des moyens supplémentaires de s'échapper du "présent-prison" pour faire retour, mais en connaissance de cause, au monde d'aujourd'hui."

Déjà en 1989, un rapport remis à Lionel Jospin, alors ministre de l'Education nationale, déclarait :"C'est tout un pan de notre mémoire collective qui est menacé. L'ignorance du religieux risque d'empêcher les esprits contemporains, spécialement ceux qui n'appartiennent à aucune communauté religieuse, d'accéder aux oeuvres majeures de notre patrimoine artistique, littéraire et philosophique."

Cette démarche de Jack Lang risque d'être une étincelle qui pourrait allumer à nouveau un incendie scolaire. Les uns crient déjà à la disparition de la laïcité en faisant entrer Dieu dans l'école publique. Régis Debray répond qu'il ne faut pas confondre enseignement religieux et enseignement du religieux. "En clair, il ne s'agit pas de mettre Dieu à l'école, mais de voir ce que la croyance en Dieu a eu comme conséquence sur l'histoire de l'Occident et de quelques autres régions. Il ne s'agit pas d'inculquer l'esprit de religion, mais d'enseigner ce que cet esprit et cette religion ont modifié dans les comportements et cultures humains."

... " La foi ne s'enseigne pas. Les chronologies et les dogmes, oui." Le minsitre de l'Education national a donc annoncé la création d'un "Institut européen en sciences des religions" qui formerait "des enseignants à aborder le fait religieux, sereinement, sans complexe et sans maladresse, dans leur cours, car c'est une nécessité," a-t-il dit.

Pour plus d'informations : Journal La Croix

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