13.04 - Vénézuéla : L'Eglise
pardonne au président.
Au moment où il se démettait
de ses fonctions de président, Hugo Chavez a reçu, le
matin du 13 avril une aide spirituelle de la part de l'un des hommes
qu'il avait le plus attaqué durant ces trois denières
années, l'archevêque Baltazar Porras.
La conversation téléphonique a duré plus de 35
minutes, avec celui qui est aussi le président de la conférence
épiscopale.. "Ce fut une grande attention spirituelle que
nécessitait un tel moment," a révélé
le général Romel Fuenmayor devant les caméras de
la télévision.
Les évêques du Venezuela avait adressé quelque temps
auparavant un message demandant "la paix et la liberté".
Ces derniers temps les attaques se multipliaent tant dans les discours
qu'au travers de la presse de Chavez contre les évêques,
les communautés catholiques et plus particulièrement les
organisations éducatives et caritatives.
"Nous vivons une crise politico-sociale comme jamais nous ne l'avons
vécue, affirmaient les évêques dans leur déclaration.
Notre peuple aspire à des changements effecifs et profonds, au
travers d'une participation de partenaires, la reconnaissance des droits
des citoyens et un destin commun de paix, de liberté et de justice."
Ils demandaient que s'unissent "toutes les expressions d'une société
démocratique en travaillant à un projet commun pour une
nation et une société fondée sur les valeurs démocratiques
d'un véritable Etat de droit, de justice et la promotion d'un
authetique développement qui n'exclut parsonne." Ils y concluaient
en rappelant que "la vocation chrétienne est d'être
paix et réconciliation."
Pedro Carmona, patron des patrons vénézuélien, s'était autoproclamé
nouveau chef de l'Etat dans la nuit du 12 au 13 avril, annonçant
qu'une élection présidentielle aurait lieu "avant un an" et des législatives
au plus tard en décembre.
Mais le même samedi soir, sous la pression de milliers de manifestants
qui réclamaient le retour du président déchu Hugo Chavez, Pedro Carmona
a annoncé sa démission. «Devant la nation, devant le peuple vénézuélien,
je présente ma démission», a-t-il déclaré sur la radio Union. Carmona
a ajouté qu'il passait le pouvoir à l'Assemblée nationale, mais le vice-président
de Chavez, Diosdado Cabello, s'est exprimé sur Radio Union pour indiquer
qu'il remplirait le rôle de président jusqu'au retour de Chavez.
A l'étranger, la situation du Venezuela avait provoqué l'inquiétude.
La plupart des gouvernements latino-américains avaient réagi avec prudence
au coup de théâtre vénézuélien et exprimé le désir de voir la démocratie
rétablie au plus tôt. Les chefs d'Etat et représentants du Groupe de
Rio, composé de 19 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, ont condamné
la rupture de l'ordre constitutionnel.
Les Etats-Unis eux n'avaient exprimé aucun regret de la chute du président
Chavez, tenu en haute suspicion à Washington où on lui fait porter la
responsabilité de la crise qui a conduit à son départ. Quatrième producteur
de pétrole, le Venezuela est en effet l'un des principaux fournisseurs
des Etats-Unis.
Pour plus d'informations : Agence Misna
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