13.04 - Russie : Un geste grave contre Rome.
Le P. Stefano Caprio, curé de Vladimir et d'Ivanovo, et correspondant
de l'agence vaticane Fides à Moscou, est empêché de rentrer dans la
fédération russe.
Le 5 avril, au moment de s'embarquer pour l'Italie, les autorités russes
ont pris le visa du passeport du prêtre. Le Père Caprio déclare : "
Au contrôle des passeports à l'aéroport Seremietievo-2 de Moscou, on
m'a pris mon passeport pendant quelque minutes : la fonctionnaire de
la douane s'est rendue dans le bureau du commandant, et en sortant,
me rendit le passeport sans faire de commentaire, après avoir mis le
cachet de sortie. Je n'ai pas pensé à contrôler immédiatement toutes
les pages du passeport. A mon arrivée à l'aéroport de Milan, je me suis
aperçu qu'on m'avait arraché le visa annuel (valable jusqu'au 10 juillet
de cette année) en l'enlevant tout simplement de la page du passeport
sur lequel il était appliqué. J'aurais dû rentrer le 9 avril, et à présent,
je me trouve en repos forcé ".
Des sources de Fides à Moscou rapportent que, il y a deux ans déjà,
des journalistes parlaient de soi-disant activités d'espionnage du Vatican,
et l'on nommait le P. Kaprio ", pour être exact, comme représentant
des "services vaticans.
Dans un article publié aujourd'hui, le journal russe de langue anglaise,
" The Moscow Times " cite un porte-parole anonyme du ministère russe
des Affaires Etrangères selon lequel les décisions de refuser le visa
ne sont pas de la compétence du ministère, mais des autorités de la
police. Interrogé le consul Smirnov qui affirme que le P. Caprio se
trouve sur la liste des "persona non grata ".
La raison pour être déclaré " persona non grata " concerne le danger
pour le sécurité de l'Etat.
Curé de deux communautés régulièrement enregistrées selon les règles
de la législation russe, il enseigne également l'histoire de
la théologie à l'Université d'Etat de Moscou, et la théologie dogmatique
à l'Institut de théologie saint Thomas d'Aquin, dirigé par les Jésuites.
Depuis la fin de 1999, il collabore avec Fides, en envoyant des nouvelles
sur la vie de l'Eglise catholique et orthodoxe.
Dans une interview téléphonique du 9 avril avec l'agence CNS, le P.
Caprio parle "d'une menace pour le travail des autres prêtres catholiques,
qui, pour la plupart sont des étrangers, et ne peuvent résider en Russie
qu'avec un permis ou un visa de séjour." Le prêtre pense que sa situation
résulte de "la polémique entre Rome et Moscou, concernant l'érection
litigieuse des quatre nouveaux diocèses catholiques sur territoire russe".
Le Saint-Siège qualifie de "geste grave" ce retrait du visa par le gouvernement
russe à un prêtre catholique italien qui travaillait en Russie depuis
plus de dix ans. L'interdiction de visa est prévue pour une durée de
12 mois.
En Russie, plusieurs organes de presse critique le retrait du visa.
Le quotidien "Vremya Novosti" estime que l'unique raison de cette intediction
est celle du désir de déplaire au pape. Pour sa part,
"Izvestia" a donné une large place au fait que le P. Caprio "ne
s'occupe pas d'autres choses que d'actiités pastorales et d'enseignement."
Un prêtre du Patriarcat de Moscou se prononce même contre
l'intolérance anticatholique. Le P. Georgij Cistjalkov, directeur
du Centroe de Recherche sur les religions et la littérature religieuse
de la Bibliothèque Nationale russe et membre de l'Académie
des Sciences a déclaré au quotidien italien "Avvenire":
"Avec les catholiques de Russie, nous devons maintenir des relations
fraternelles parce qu'ils représente une minorité à
respecter et que l'Eglise catholique est une autorité morale."
Pour plus d'informations : Agence Fides
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