22.04 - Nigeria : Respecter la liberté
d'expression.
Le pape Jean Paul II a encouragé les
évêques du Nigeria à s'engager dans le dialogue avec les autorités de
manière à ce que soit respectée l'égalité des citoyens devant la loi,
quelle que soit leur religion.
Soulignant le "dialogue nécessaire avec les fidèles de l'Islam et des
religions traditionnelles de l'Afrique", Jean Paul II a invité les évêques
du Nigeria à être des instruments de paix et de dialogue en vue des
prochaines élections qui se dérouleront au cours de l'année.
Il a aussi regretté l'attitude de certains fidèles de l'Islam qui veulent
imposer la loi islamique dans tous les Etats du pays en niant la liberté
religieuse et a "fortement" encouragé les évêques "à s'exprimer avec
courage et avec force" sur cette question. Actuellement, près de la
moitié des Etats de ce pays appliquent la charia, la loi islamique.
Pour Jean Paul II, "il faut rappeler l'obligation de chaque gouvernement
d'assurer l'égalité des citoyens devant la loi qui ne doit pas être
violée pour des raisons religieuses, que ce soit ouvertement ou de manière
cachée".
Le pape s'est également penché sur les vocations dans ce pays.
La prêtrise "ne doit jamais être considérée en terme de gain de prestige",
a-t-il dit, avant de préciser que le célibat est "une valeur qui doit
être protégée avec soin", et de relever que "les comportements déviants,
sources de scandales, doivent être soigneusement évités". Recevant,
le 20 avril, le premier groupe d'évêques en visite au Saint-Siège, le
pape a en outre insisté sur la formation des prêtres et sur la mise
en valeur du célibat. Il leur a demandé de réagir fermement devant les
scandales provoqués par certains d'entre eux en raison de leurs comportements.
Le pape enfin souligné l'importance de la famille, "principe d'unité
et de stabilité", face aux pratiques de la polygamie, du divorce, de
l'avortement ou de la prostitution. Expliquant que les "activités sexuelles
irresponsables" avaient des incidences sur le développement de la maladie
du Sida", il a encouragé les évêques à faire en sorte que "la participation
de l'Eglise à la bataille contre le Sida soit plus active et plus visible".
A l'occasion des visites "ad limina", l'aggence vaticane Fides
a pu parler des perspectives d'évangélisation du Pays avec Mgr Job et
avec Mgr Hilary Paul Odili Okeke, Evêque de Nnewi. Pour Mgr Okeke, ces
choses sont " très roses, parce que l'Eglise est occupée à évangéliser
chaque aspect de la vie du Nigéria, en tout premier lieu par l'annonce
de la Parole. En deuxième lieu, dans un Pays qui a un grand nombre de
personnes pauvres ; en assurant la paix et la justice sociale "
Et Mgr Job précise : " Il y a aussi de nombreux convertis venus de l'animisme,
des sectes et de l'islam ". Pour lui, ce processus est favorisé par
la culture du Pays : " Au Nigéria, la religion est un mode de vie. Se
convertir à une autre religion signifie changer complètement sa propre
existence. Mais cela est bien accepté par les familles et par les amis
du converti. Nous sommes en effet oecuméniques par nature. Les familles
respectent leurs propres membre qui embrassent une autre religion, parce
qu'elles considèrent que c'est un choix personnel ". " Cela est possible
tant qu'existe la liberté de professer sa propre foi ", observe Mgr
Okeke.
Les chrétiens s'opposent à la loi islamique avec tous les Nigérians
qui défendent la laïcité de l'Etat. Mgr Job déclare à ce propos
: " Dans mon Etat d'Oyo, , il y a des musulmans qui veulent la " sharia
" et qui disent aux chrétiens : nous aussi, nous pouvons avoir nos lois.
Mais en tant qu'Eglise, nous sommes pour un Etats laïc qui garantisse
les droits de tous ". D'après ces deux Evêques la " sharia " n'est appliquée
qu'à l'encontre des pauvres. " Le cas de Safiya est typique. Cette fille
d'humble origine a risqué d'être lapidée parce qu'elle avait une grossesse
en dehors du mariage"
" Le Nigéria est un Pays jeune, béni par Dieu de ressources comme l'agriculture
et le pétrole. Mais nous avons vécu pendant 40 ans, à quelque exception
près, sous des régimes militaires qui ont introduit la violence et la
corruption. Nous devons surmonter cette culture de mort, et veiller
à nos jeunes qui sont très intelligents et capables. Notre principale
ressource, ce sont les personnes. "
Pour plus d'informations : Agence Fides
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